Contre le
ciel, là-haut, sur le rebord d’un mur,
Il vient de
se percher une mouette blanche.
D’où t’en
viens-tu, présage presque sûr
De l’hiver
et du froid ? De quel rafiot de planches,
Pourrissant
lentement dans je ne sais quel port
De cette
longue côte ornée d’écume grise
Qui rejoint
au ciel bas la grand-plaine du Nord
En cette
grève pâle où la vague se brise ?
Été, mon bel
été, voici venir la fin,
La mouette
le dit et son aile de neige
Porte déjà
le deuil de ton règne défunt.
Il me semble
que je frissonne. Où donc irai-je ?
Je ne puis
m’envoler pour suivre le soleil,
Ni chercher sa
chaleur près des rives lointaines,
Ni fuir le jour
glacial en un profond sommeil,
Tout ce que je
puis c’est rester… Et vivre à peine,
Attendre que
le ciel redevienne un jour pur
Au souffle échevelé
des grands vents qui balayent
Les mauvaises
saisons, attendre une merveille :
Que la mouette
enfin ait déserté le mur.
***