mercredi 29 novembre 2017

Le vieux Novembre.




Le vieux Novembre attend le froid ;
Ni rêves, ni regrets ne vaillent ;
Vêtu d’un matin de grisaille,
Plus gris que façades et toits,
Le vieux Novembre attend le froid .

Le vieux Novembre attend la neige
Dans la tristesse des jardins ;
Fuie la saison, tourne manège,
L’Hiver arrivera demain.
La suite est une longue attente
Dans la tristesse des jardins ;
Passe des jours le long cortège,
Fuie la saison, tourne manège !

Et quand vous lèverez les yeux
Sur la blancheur du paysage
Peuplé de corbeaux sentencieux,
Vous souviendrez-vous d’un autre âge ?
Il n’y faut qu’y regarder mieux
Lorsque vous lèverez les yeux
De dessus cette longue page
Sur la blancheur du paysage.

                               ***

Paroles nocturnes.




Ni jour, ni nuit sur le chemin
Que l’on doit malgré tout poursuivre
Ou s’arrêter et ne plus vivre ;
C’est le choix qu’offre le destin :
Ni jour, ni nuit sur le chemin.

Vous ne sauriez guère en sourire
Ce jour-ci pas plus que demain ;
Ni jour, ni nuit sur le chemin.

Entre le meilleur et le pire
Est-ce vous qui ferez le tri ?
Il n’y a pas de compromis.
Peut-être fallait-il le dire
Avant que l’aube ne revînt :
Ni jour, ni nuit sur le chemin.

                               ***

jeudi 23 novembre 2017

Migration.





Ce soir je regarde en vain le ciel pâle,
Elles ont fui sans me dire au-revoir,
Un silence nouveau, triste s’installe
Depuis les toits jusqu’au long des trottoirs.
Le jour se meurt, où sont mes hirondelles ?
Comme le temps s’égrène avec l’été,
Je sais combien les soirées furent belles,
Pourquoi faut-il toujours tant se hâter ?
La saison meurt et voici la nouvelle,
Vous le voyez, le ciel est déserté,
Où donc sont repartis mes hirondelles
Et où l’insouciance et la gaieté ?

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lundi 20 novembre 2017

Coup de balai.





On fait quelquefois le ménage
Au grand dam de nos souvenirs,
Dont certains font plus que leur âge ;
Comment pourrait-on retenir
Tous les fragments ou les scories
Qui s’amassent au cours du temps,
Ce temps où l’on vit une vie
Qui ne vous semble qu’un instant ?
Il faut bien faire la poussière
Et donner un coup de balai.
Adieu guenilles familières,
Belles images feu-follets
Et ces beaux moment qui se voilent
D’ombre, de tristesse et d’oubli.
A quoi bon ces fragments d’étoiles
Qu’une longue attente a terni ?
Les jours nous ont laissé des gages
Qui ne nous servent plus à rien
C’est pourquoi pour son propre bien
On fait quelquefois le ménage.

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