lundi 28 septembre 2020

Les habits du vent.

 

 


 

De ses bottes à son chapeau

En passant par son grand manteau,

Le vent vêtu d’un gris de pluie

Court après la saison enfuie

Pour la prier de lui laisser

Un rayon de soleil glacé

Pour son épingle cravate.

Il court en vain, je le constate,

Quoique on l’entende tempêter

Il lui faudra se contenter

D’un reflet d’ardoise mouillée

Sur une écharpe dépouillée

Et presque austère de brouillard,

D’ombres et de matins blafards.

 

                               ***       

samedi 26 septembre 2020

Le vent à ma porte.

 


Le vent s’est remis à souffler

Qui balaye les feuilles,

Qui balaye les jours ;

Les amours que l’on cueille

Ne durent pas toujours.

La quiétude non plus,

Le bonheur moins encore,

Il pleut comme il a plu,

Comme il pleuvra encore

Et ces vers bien connus

Qu’un souvenir m’apporte,

Sans doute me sont dus ,

Que Rutebeuf fit de la sorte :

Sur le seuil de ma porte

Le vent s’est remis à souffler.

 

                               ***       

jeudi 17 septembre 2020

Préférence.

 

 


 

J’ai dit aux roux des marronniers

Que je préférais oublier

Les adieux comme les promesses,

Les deuils autant que les kermesses

Et, non sans de bonne raisons,

Le vent menteur et les quatre saisons,

Qu’au surplus la couleur des feuilles,

Les fruits que seuls certains recueillent,

Les fièvres comme les émois,

Le verbe « veut », le verbe « doit »,

Je les rangeais, comme l’Histoire,

Au magasin des accessoires…

Je leur ai dit que, pour le moins,

La neige valait bien le foin

Pour quelqu’un dont la seule envie

Est d’avoir la paix dans sa vie.

 

                        ***