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mardi 26 janvier 2021

Passion.

 

 

 

On l’appelait Passion,

C’était une inconnue

Qu’un beau soir je vis nue ;

Mon Dieu, quelle émotion !

 

L’aube fut d’affliction,

Je ne l’ai pas revue,

On l’appelait Passion.

 

A l’éphémère union

Au hasard advenue,

Trois rimes ingénues

Doivent leur création ;

On l’appelait Passion.

 

                               ***

lundi 7 décembre 2020

Un sonnet du Canzoniere de Pétrarque (1304-1374) - Adaptation.

 

 


La nature et le ciel ont du se disputer

Pour vous offrir leurs dons, vous rendant si parfaite

Que le soleil se plaît, vous voyant ainsi faite,

A se croire avec vous en proche parenté.

 

Ils vous ont tant donné, c’était leur volonté,

Qu’il n’est d’homme ici-bas qui sur ces entrefaites         

Ne retrouve à l’instant son âme stupéfaite

Prise aux rets de vos yeux et de votre beauté.

 

Pourtant cette passion que vos charmes inspirent          

Demeure un sentiment dont nul ne peut médire

Tant elle est sans espoir si ce n’est sans regret.

 

Le monde n’a pas vu depuis son premier âge

D’autre beauté que vous obtenir en effet

Qu’une flamme d’amour fut si pure et si sage.

 

                               ***       

 

Sachez entendre.

 

 

Si l’amour n’en fait qu’à sa tête,

A faire l’ange on fait la bête ;

Sachant comment finit la fête

Qu’elle soit aperte ou secrète,

Quand on est sage qu’on s’apprête

A la quitter : sot qui s’entête !

 

Je sais, je dis, sachez entendre,

Prenez ce qui se pourra prendre,

Après la flamme vient la cendre.

 

Profitez des beaux jours d’été,

Fruits de jeunesse et de beauté,

Libres dons de  prospérité,

Souvenez-vous qu’ils sont comptés

Et qu’on ne peut les arrêter

Ou bien les mettre de côté.

 

Je sais, je dis, sachez entendre,

Prenez ce qui se pourra prendre,

Après la flamme vient la cendre.

 

Qu’il vienne un premier jour d’automne,

J’en vois bien trop qui s’en étonnent,

Ce temps promet plus qu’il ne donne.

Dites-moi pourquoi je raisonne,

Pourquoi j’avertis et sermonne

Puisque à la fin le temps ordonne ?

 

Je sais, je dis, sachez entendre,

Prenez ce qui se pourra prendre,

Après la flamme vient la cendre.

 

                               ***


 

mercredi 4 novembre 2020

Amour automnal.

 

 


 

La pluie et le ciel gris têtu

N’ont pas de quoi nous rendre tristes,

Les toits par l’averse battus,

Les matins où l’ombre persiste,

Qu’est-ce d’autre que la saison ?

Et une saison où les hommes

N’ont ni plus ni moins de raison :

Rien d’autre qu’un nouvel Automne.

Mon amour, au fond de mon cœur,

Que penses-tu que cela change ?

Pourquoi le froid te fait-il peur ?

De tout cela rien n’est étrange,

La longueur de la nuit n’est rien

Puisqu’il nous demeure une aurore

Et puisque le printemps revient,

Revient toujours, revient encore

Et que le jour ou bien la nuit

C’est un peu du pareil au même

Quand sur le chemin que l’on suit

Nous pouvons redire : « Je t’aime. »

 

                               ***