Affichage des articles dont le libellé est Poésie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Poésie. Afficher tous les articles

vendredi 5 mars 2021

En ce moment.

 

 


 

Ce qu’il nous faut en ce moment

Ce ne sont que des chansonnettes,

Rien de sérieux évidemment,

Des ritournelles guillerettes

Pour passer le temps plus gaiement.

 

Deux ou trois couplets un peu bêtes

Sur un air un peu sautillant,

Un refrain que l’on garde en tête,

Que l’on retrouve en s’éveillant

Quand le matin n’est pas en fête.

 

Cela vous parle d’amourettes,

Cela vous parle du printemps,

Ou de la mer et des mouettes,

De Paris, de ses habitants

Ou du vent et des girouettes,

 

Des pommes et des poires blettes,

Des courges, des navets, enfin

Des crocs-en-jambe, d’arbalètes

Et puis de poivre et de sel fin :

Choisissez bien, je vous l’apprête.

 

                               ***       

Rondeau funambule.

 

 


 

Ce monde merveilleux est plein de libellules

Et puis de papillons. Bien sûr ces animaux

Élégants, purs et beaux, ne volent pas très haut :

On ne peut sur ce point se dorer la pilule.

 

On pardonnera donc à ces animalcules

Quand ils doivent parler de se montrer triviaux ;

Ce monde merveilleux est plein de libellules.

 

Si vous me demandez ce qui se dissimule

Dessous ces prête-noms, je ne suis pas idiot,

Je sourirai, je sifflerai comme un loriot

Ou je dirai, jouant un peu les funambules :

Ce monde merveilleux est plein de libellules.

 

                               ***

samedi 27 février 2021

Sur une tour.

 

 

Le regard porte loin, tout au bout de l’été

Où les plus paresseux des nuages s’endorment ;

Au sommet de la tour que tutoient de grands ormes

Nul guetteur pour veiller sur ces lointains bleutés.

Au fond des douves stagne encore un peu d’eau verte,

Depuis quatre cents ans la poterne est ouverte

A tous les visiteurs, aux vents et aux saisons

Et plus trace de toit ni même de charpente

Au sommet du logis mais on voit un blason

Par miracle échappé sans doute à la tourmente

Orner l’ample manteau des vieilles cheminées.

On le distingue mal, on n’en peut approcher

Depuis certainement d’innombrables années,

Il n’y a plus ici trace d’un seul plancher.

Du sommet de la tour où nul créneau ne reste,

Aujourd’hui comme hier, le regard porte loin.

Et l’on pense légende ou bien chanson de geste

En guettant un écho que l’on n’entendra point.

Un peu de nostalgie à ce moment vous gagne,

C’est le même ciel bleu, c’est la même campagne

Où l’on voit s’éloigner les mêmes vieux chemins,

Ce sont les mêmes bourgs et les mêmes églises,

Et l’on sent à portée, ou presque, de sa main…

Quand l’appel d’un ami d’un seul coup vous dégrise !

 

                               ***