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mercredi 29 avril 2020

Le salon.



(Réception à Venise de Henri de Valois, roi de Pologne et nouveau roi de France sous le nom de Henri III - 1574.)

Les mots ? Ce sont des noms, quelquefois des prénoms,
Quelqu’un qui peut venir, il suffit qu’on l’appelle,
La page où l’on écrit n’est jamais qu’un salon
Où vont se retrouver ceux que la plume épelle.

Quelques-uns sont simplets, d’autres font des façons,
Certains sont bienveillants, d’autres pleins de cautèle,
J’y vois des assassins, des donneurs de leçons,
Des saints, des paresseux et des remplis de zèle.

Tous n’ont qu’une passion, celle de discuter
Qui les regroupe entre eux et par affinité ;
Ce qu’ils disent, d’abord on ne l’entend qu’à peine,

Leur cercle s’élargit et la ligne noircit,
Chacun parle à son tour, le thème s’éclaircit
Et le sonnet finit lorsque la page est pleine.

                               ***       

La lune se promène.



(Strasbourg - Église St-Paul.)

Je vois la lune philosophe
Prendre pour canne un vieux clocher
Et s’en aller seule marcher
Dans quelque quartier limitrophe
Où les jardins ont des fraicheurs
De clairières et de prairies
Exhalant un parfum de fleurs
Dont il se peut qu’elle sourie.

Entre les rangs de cheminées
Que fige un raide garde-à-vous
Elle avance à peine étonnée
De se voir au centre de tout.
Avec minuit le funambule
Elle échange entre les frontons,
En minaudant sur tous les tons,
D’assez vagues conciliabules.

De quoi peut-il être question ?
Je vais, avec sa permission,
La suivre et en dressant l’oreille
Tâcher d’entendre des merveilles…

                               ***

lundi 6 avril 2020

La carte de Naguère.




Je lève un verre imaginaire
A la santé de nos folies
Et je déplie
La carte des temps de Naguère.

Voici la route des bourgeons,
Elle mène bien sûr aux fleurs
-Dites-moi donc
Pourquoi chacune meurt
Aussi rapidement ? -
Voici la route des Clairières,
Un peu d’une belle lumière
Et beaucoup d’ombre assurément.
Au carrefour prenez à droite,
C’est le chemin des Pas Perdus
Qui mène aux Rives Maladroites
Du fleuve des Efforts Déçus.
Et là ? Là c’est le Sentier Solitaire
Qui conduit au Val Silencieux,
Un paysage austère
Mais si calme qu’on ne peut mieux.
Et puis voici la Belle Allée,
Au bout murmure doucement
La fontaine au nom souriant
Des Amours Apaisées.
Contournant la forêt d’Encore
C’est le sentier Sans Nom,
On ne sait pas son but ni s’il est long,
Il conduit tout au bord
De la carte et en sort.

                               ***