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samedi 28 novembre 2020

Hôtel de la Vie-Avant.

 

 


Ils traversent tous les matins

En arpentant leurs habitudes,

Ils n’ont pas changé d’attitude,

Leur regard n’est pas plus éteint.

Trouvent-ils que la vie est belle

Tant que l’on peut dire : « moi, je » ?

Liberté de polichinelles

Qu’on manipule comme on veut.

 

L’automne suit ses feuilles mortes,

Ses nuages suivent le vent,

A l’hôtel de la Vie-Avant

Était une serveuse accorte

Le pain doré de nos moissons

Et le vin des belles années ;

Eux mangeront un pain de son

Dans leurs vignes abandonnées.

 

C’est ainsi que passe le temps,

C’est ainsi que changent les choses ;

Que l’on soit le chêne ou la rose

On ne choisit pas son moment.

 

                               ***

mercredi 25 novembre 2020

Le paresseux.

 


Le brouillard, ce matin, met l’horizon

Guère plus loin que le bord du balcon ;

Le monde est aussi gris que les façades

Grises dans ce jour gris, froid et maussade.

 

Je vais laisser à de plus délurés

Le soin de ranimer le feu sacré,

Pour moi, devant un pareil paysage,

Mon lit vaut mieux que tous les bavardages.

 

Très bon courage aux fantômes qu’on voit

Glisser, pressés, je ne sais trop pourquoi,

Sur les trottoirs d’une ville incertaine

Et qui semblent autant d’âmes en peine.

 

A moi, dans ce demi-jour assassin,

Mon édredon avec mon traversin,

Mon oreiller et puis mes couvertures

Et à qui le voudra : « bonne aventure ! »

 

                ***       

mercredi 11 novembre 2020

Des automnes.

 

 


 

Il est un automne du temps,

Il en est un autre de l’homme,

Tous deux semblables ou tout comme

Dont je me tiens pour mécontent.

 

Contre chacun je récrimine

A ma façon et tout autant,

Tous deux s’en viennent apportant

Ce que sans peine l’on devine,

 

Dont je me tiens pour mécontent.

 

Le pire est le plus important :

Tous deux prédisent un autre âge

Semblablement d’ordre et d’usage,

L’un durable et l’autre pas tant

 

Dont je me tiens pour mécontent.

 

Il est un automne du temps,

Il en est un autre de l’homme,

De ceux de l’un l’autre est la somme

Que l’on ne vit qu’en décomptant

 

 Dont je me tiens pour mécontent.

 

                               ***