jeudi 18 février 2016

La Foule.






Cette après-midi là, flânant par la cité,
J’y regardais, curieux, s’agiter une foule.
Chacun s’y déplaçait d’un pas précipité
Vers l’objet de sa course et cette humaine houle
S’en allait au hasard de mille volontés.
Un groupe interrompait sans raison son avance
Pour faire demi-tour et soudain se hâter
Quand un autre adoptait beaucoup de nonchalance,
Ils avaient tous un but mais l’ensemble hésitait.
On y changeait d’allure, on y changeait d’idée,
Tous ensemble ils formaient un flot qui s’agitait
Comme une mer inepte aux vagues saccadées,
Un océan variable et toujours imprévu,
Défilant lentement le long des devantures
Ou se précipitant – par quel coup de vent mu ? –
Pour changer de trottoir au milieu des voitures.

La foule en mouvement et en son sein,
Moi qui la suit et l’observe à dessein.

La foule, ainsi, plus puissante que tout,
Volage comme nous et incertaine,
Belle d’espoir et trouble de remous,
Source du droit et de l'erreur humaine…

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