mercredi 30 mai 2018

Histoires courtes - II.




Une mouette sur un toit,
Proche, familière et songeuse ;
Où sont donc la mer et le bois ?
Une mouette sur un toit.

Viens-tu bavarder avec moi
De nos existences curieuses,
Ô, mouette dessus un toit,
Proche, familière et songeuse ?

Une condition qui vaut loi :
Quant aux critiques malicieuses,
Nous nous dirons chacun : « Tais-toi !»  ,
Chère mouette sur un toit.

Cela nous laissait un grand choix
D’histoires, ou non, délicieuses ,
Nous en rîmes beaucoup, et moi
Et ma mouette sur un toit,
Proche, familière et songeuse.

                               ***        

Le cortège de minuit.




C’est une nuit tranquille,
La lampe luit sur le bureau,
Les mots en longue file
Rendent visite à leur héraut ;
En longue file,
Sur le bureau.

C’est une nuit paisible,
Halo de calme et mots heureux,
Poème imprévisible
Qui naît de quatre coins ombreux ;
Imprévisible,
En mots heureux.

Les premiers qui s’avancent
Disent demain d’un air faraud,
Les seconds hier et chacun danse,
Les suivants se croient des héros
Et chacun danse
D’un air faraud.

Minuit qui les accueille,
Les saluant la plume en main
Sourit lorsque s’effeuille
Le vide blanc des instants vains
Qu’ainsi j’effeuille
La plume en main.

                               ***

dimanche 27 mai 2018

Nocturne.




Le soir embaume le tilleul,
Un piano lointain égrène,
Vague, ce air qu’il comprend seul
Et que déjà l’ombre entraîne…

Douceur nocturne du printemps
Quand obscurs, les jardins rêvent
Leurs rêves paisibles d’antan
Et que la lune se lève.

La ville sombre en s’effaçant,
On ne sait quel charme opère,
Voici l’immense champ bruissant
Des moissons que l’on espère.

Et la caresse des amants,
Le rire d’une déesse,
Et des jours, des jours, tellement
Qu’ils n’auront jamais de cesse,

Voici, d’étoiles, ardemment,
Le ciel de notre promesse…
Qui donc chantonne doucement
Ces mots que je vous adresse ?

                               ***