dimanche 25 novembre 2012

La "Part à Dieu".





Des gens venus de tous les lieux
Se pressent maintenant en ville
Quoique les temps soient difficiles,
Pour tous, jeunes autant que vieux,
N'oubliez pas la "part à Dieu".

De vitrines en étalages
Que d'acheteurs, que de curieux,
On vend de tout pour tous les âges,
Brimborions ou cadeaux précieux,
N'oubliez pas la "part à Dieu".

Profitez de votre passage,
Riez, mangez à qui mieux mieux,
La fête est un peu gaspillage,
Prenez mon conseil au sérieux:
N'oubliez pas la "part à Dieu".

Je vous le dis un peu soucieux,
Sachez voir celui qui mendie,
Trouvez celui qui dans la vie
N'a plus grande chose sous les cieux:
N'oubliez pas la "part à Dieu".

                 ***

jeudi 15 novembre 2012

Achèvement.





Dehors l'automne achève de pâlir
De jardins nus en squares vides,
Novembre achève de ternir
Les rues et les places livides
Sous le ciel gris indifférent
Des matins de brume et de givre
Et le soir achève en courant
Des jours qui ne veulent plus vivre.
De vieux ponts en quais délaissés,
Reflets au bord d'une rivière,
Achevez de vous effacer
A l'heure où s'enfuit la lumière.
Ombres, achevez d'allonger
Les arbres que le froid délivre
De leurs feuillages affligés
Et moi j'achèverai ce livre.

               ***



 





mercredi 7 novembre 2012

D'un Mercenaire à son Amour.





C'est moi, demain, qui serait sur la route,
Sous le ciel gris et fuyant ma maison
Et vous savez à quel point il m'en coûte,
Ce que j'endure et pour quelles raisons.

Vous vous plaignez de vivre solitaire
Mais je le suis aussi et plus que vous,
Car je le suis et sans cesse et partout,
Même chez moi, je ne parle plus guère.

L'été, l'hiver, je suis sur les chemins
Car autrement comment gagner ma vie ?
Mercenaire est-ce un métier qu'on envie ?
Jusques à quand ? Je serai vieux demain...

Vous qui disiez m'aimer, quel long silence...
Moi, je rêvais l'amour tout autrement.
Je pense à vous, j'en parle avec le vent
Et vous voyez je vis de votre absence

Puisque là-bas, ici, tout autant que chez moi,
Je vous écris. Mais ces mots, ces paroles
Ne sont pour vous qu'une ombre qui s'envole
Et le passé n'a plus beaucoup de poids.

                        ***

mardi 6 novembre 2012

En quatrains.




Un petit quatrain de nuit
Pour s'en aller -par quels rêves,
Quelle efflorescence brève ?-
Jusqu'où notre ombre conduit.

Pour trouver la part obscure
Des heures simples des jours,
L'écho grêle des amours
Qu'on oublia mais qui furent.

Un quatrain sur ces vieux rails,
L'usage et la poésie,
Courant au gré de l'envie
Et plus brillants que l'émail.

             ***

jeudi 1 novembre 2012

En ce jeudi de la Toussaint.






Parceque je suis silencieux,
Crois-tu vraiment que je t'oublie ?
Ces cinquante ans d'un jour plus vieux
Comme ils sont donc loin de ma vie;
Brillant début et pauvre fin
En ce jeudi de la Toussaint.

Les vers et leurs rimes s'alignent,
Compensent-ils les jours absents ?
Avec le temps ils se résignent,
Comme eux tu vieillis doucement,
Ils viendront te prendre la main
En ce jeudi de la Toussaint.


Ils ne parlent plus de grand-chose,
Mais le ferait-il, à quoi bon ?
Pourtant notre amour y repose,
Rêveur apaisé d'horizons
Qui ne croient plus trop en demain
En ce jeudi de la Toussaint.

Pardonne leur mélancolie
Et qu'ils résonnent quelquefois,
Lugubre antienne ou litanie,
Tu sais ce qu'il en est je crois
Et quel peut être mon chagrin
En ce jeudi de la Toussaint.

Ce qu'ils font je ne puis le faire:
T'approcher pour parler d'amour
Et fêter ton anniversaire.
Ils s'en vont suivre ton parcours,
Moi, je m'en vais par les chemins
En ce jeudi de la Toussaint.

                  ***