samedi 25 mai 2013

Ce qu'il Faudrait.



 
 
Il ne faudrait guère, ma mie,
Qu'un peu de soleil dans le pré,
Dans le bois après la prairie
Qu'un chant d'oiseau à écouter,
Qu'une rivière qui sourie,
Que le ruisseau pour raconter,
Que la cloche au lointain qui prie,
Que la brise pour murmurer
Et qu'un instant de rêverie
Pour que je sois heureux un jour
Mais il me faudrait, belle amie,
Rien moins, je crois, que votre amour
Pour le rester toute ma vie.
 
             ***

jeudi 23 mai 2013

Dame l'Absence.



A ma douce dame l'Absence,
Ces mots d'usage quotidien
Brodés autour de son silence;
A ma douce dame l'Absence.

Poème ancien, piètre chevance,
Pour un amour du tout au rien:
A ma douce dame l'Absence,
Ces mots d'usage quotidien.

              ***

dimanche 19 mai 2013

Lecture.





Le siècle en ses moeurs étrangères
Déjà m'abandonne et me fuit,
Ma chance fut très passagère
Et même l'amour m'a trahi.

Sur un banc, cette après-midi,
On me voit cependant sourire,
Dans les mains un vieux livre à lire,
Juste acheté ce samedi.

Le printemps de retour ici,
Dans sa débauche lumineuse,
A pris des teintes merveilleuses
Et tout pourrait être bien pis.

N'étant rien, pour autant je vis,
Moi-même à moi seul s'intéresse,
Rien ne m'attend, rien ne me presse
Et j'aime les vers que je lis.

             ***

Amour "Renaissance".





Je vous ai aimé, en mourant
Sous le faix pesant de mes peines,
Jamais achevées un moment
Et cependant soyez certaine
Que je n'en conçois nul regret,
Ni ne vous en fait remontrance
Que ce soit de loin ou de près,
Ce fut au gré de l'espérance
Que je vous aimais, en mourant,
Qu'en mourant je vous aimerai.

                   ***



jeudi 16 mai 2013

Les Aubes Grises.





Les soirs se feront plus obscurs,
Les aubes se lèveront grises;
Aux hivers de plus en plus durs
Les soirs se feront plus obscurs.

Et les printemps seront moins sûrs
Que les étés restent de mise;
Les soirs se feront plus obscurs,
Les aubes se lèveront grises.

Les soirs se feront plus obscurs,
Nous n'arrêterons pas la bise
Et même au-dehors de nos murs,
Les aubes se lèveront grises.

Car l'horizon manque au futur
Des jours dont le cours se ravise:
Les soirs se feront plus obscurs,
Les aubes se lèveront grises.

                ***

mercredi 15 mai 2013

Carnaval de Mai.





J'aime le silence des nuits
De ce printemps qui chante
Des souvenirs enfuis

Et ces moments où l'on s'invente
Mille déguisements,
Mille illusions charmantes.

Joignons jadis à maintenant
Dans la valse éphémère
De nos amusements,

Carnaval de nos joies légères,
Tourbillon qui conduit
Nos fêtes passagères

Au rendez-vous qui les poursuit,
Quand règne sur la terre
Le silence des nuits.

           ***

mardi 7 mai 2013

Assis dans un Jardin.



 
 
 
Je suis assis dans un jardin,
Un jardin qui n'est pas le mien
Mais où je rêve que tu viens
Car l'amour vrai n'a pas de fin;
Je suis assis dans un jardin.
 
 
C'est ainsi que vit l'espérance,
Toujours en marge du destin,
Telle est la douceur de l'errance
Dont le songe nourrit demain;
Je suis assis dans un jardin.
 
 
L'amour n'est pas une promesse,
Sous le lilas c'est un parfum,
Presque un souvenir de jeunesse...
Des images, des mots se pressent
Dont tous les poèmes sont pleins,
La raison meurt en ces confins;
Je suis assis dans un jardin.
 
Comme s'il fallait qu'il revînt,
J'écrivis ceci de ma main
Et quoique sachant cela vain,
Je t'attendais dans ce jardin.
 
             ***

lundi 6 mai 2013

Lilas et Glycines.






Temps de lilas et de glycines
Et de la douceur alanguie
Des après-midis qui dessinnent
Les arabesques de la vie,

Mots de l'attente et de l'amour,
Aux crépuscules pleins de paix
Et dans sa gloire au point du jour
Toute l'impatience de Mai,

Et tant de projets de voyage
Pour qui sait quelle destinée,
De découvertes en passages
Pour donner un nom à l'année,

Et tant d'exubérance, tant...
Tant de raisons d'être content,
Que rien d'autre n'est important:
Il n'existe que le printemps !

                  ***

samedi 4 mai 2013

Un Goût d'Hiver.





Je crois qu'à ces lignes désabusées,
Car le printemps a le goût de l'hiver,
Il faut trouver des rimes bien usées
Et des mots sans éclats, pesants, amers,
Il faut des figures mal composées
Et d'un style rugueux et peu disert
Car le printemps a le goût de l'hiver.

Il faut, avec des notes désolées,
Cette tristesse immense du désert,
Le deuil de ces illusions envolées,
L'obscurité des nuits où l'on se perd,
L'orgueil déchu d'une ville rasée
Et ce refrain qui monte de la mer
Car le printemps a le goût de l'hiver.

Il faut les pleurs de nos amours brisées
Et pour ce mois de Mai que l'on vit à l'envers,
Aux matins blancs qui rêvait de rosée,
Plaintes, soupirs et regrets de concert
Car le printemps a le goût de l'hiver.

                     ***