lundi 28 mars 2016

Mon Soleil.



Musée de l’œuvre Notre-Dame - Strasbourg.



Mon soleil est près du couchant
Et sa lumière diminue
Mais si sa chaleur s’atténue
Elle suffit,  en s’approchant,
A réchauffer les cœurs perdus
Que réunit la même errance
Et qui connaissent la souffrance
De n’être jamais entendus.

Est-ce Râ, le soleil de Thèbes ?
Est-ce Phoebus, est-ce Apollon ?
Demain son char, ses étalons
Iront se noyer dans l’Erèbe ;
Profite donc quand tu le peux
Car le temps fuit à tire d’aile,
Nul soleil sur les asphodèles
Dans le jardin des bienheureux.

                 ***
 

En Attendant le Train.





Un thé près d’une gare dans Paris,
Un jour tout en demi-teintes de gris.
Dehors de l’autre côté de la vitre
Passent les gens d’un film sans titre,
Des visages à qui jeter soudain,
Sans espoir, un coup d’œil sans lendemain,
Leurs vies et leurs destins que j’imagine,
Fresque du temps qui sans fin se dessine
Qui se reprend et qui s’efface enfin
Dans cette vie au-delà de la vitre
A travers laquelle, en attendant mon train
Je vois le ciel et le reflet d’un pitre.

                       ***

mercredi 16 mars 2016

Une Nuit à Rêver.






Une nuit douce,
Il en est quelquefois,
Une nuit à rêver
De grands champs égarés
Sous une lune rousse,
De villages tranquilles,
D’étoiles scintillantes
Sur l’arête des toits,
Une nuit si profonde,
Sombre et si envoûtante
Qu’on ne voudrait pour rien au monde
Dormir enfin.

               ***

Je.






Il y a déjà cinquante ans
Que le Seigneur m’a fait poète,
Joueurs de rimes et amant
Des mots en peine ou bien en fête
Dont j’use à chaque heure du jour
Pour dire parfois ma colère
Pour dire surtout mon amour
Sans intéresser et sans plaire.
C’est qu’au royaume des rosiers
Je suis au mieux la pâquerette,
Une fleur qu’on peut oublier,
Plus rustique aussi que coquette
Et qui ne sert pas aux bouquets ;
Rien qu’un poète de rencontre
Dont le talent s’écrit « caquet »
Comme ces lignes le démontrent.
Si mon œuvre est de peu de poids,
Pardonnez aux Muses sylvestres
Dont j’ai toujours suivi les lois,
A mon inspiration rupestre
Comme aux divinités agrestes
Et aux ondines des ruisseaux
Qui ne furent jamais de reste
Pour me suggérer mes tableaux.
Je suis un poète herbager,
Guère élégiaque mais rustique,
Quelquefois même potager,
Qui sans avoir de sel attique
Vous offre à boire et à manger.

                 ***

vendredi 11 mars 2016

Refleurir.






Nouveaux printemps et vieux chemins,
A vieil arbre, nouveau feuillage.
Que dit ce texte sibyllin ?
Nouveaux printemps et vieux chemins…

Que l’espoir s’appelle « demain »
Et qu’il refleurit à tout âge :
Nouveaux printemps et vieux chemins,
A vieil arbre, nouveau feuillage.

                     ***