dimanche 29 novembre 2015

Fin D'Après-Midi.




C’est déjà la pénombre,
Celle des fins d’après-midi
Où l’hiver lui-même s’annonce,
Un repliement sur soi, ici
Et toujours maintenant
Comme un autre aspect du silence
Mélancoliquement
Peut-être qui dispense
De hier et de demain.
Un « entre-deux » étrange
Que l’ombre teint
D’une éternité de rechange,
« L’avec soi-même » et puis l’instant
Qui dure et s’assombrit si sombre
Qu’on n’y peut rien lire et pourtant
Combien de mots qu’il vous incombe
-Des mots et des images –
Qu’il vous incombe en cet instant d’éternité
De mettre en page
Et de compter...

                             ***
 

mardi 24 novembre 2015

Le Cycle des Amours Déçues - X: L'Erreur.






Je chante une chanson pour moi,
Une chanson ancienne et triste ;
Je pense que tu sais pourquoi
Il n’est pas besoin que j’insiste.

Ce n’était pas le bon moment,
Pas non plus une bonne idée,
Ce n’était pas le bon amant,
Pas plus la route décidée.

Ce n’était pas le bon moyen,
Non plus que la bonne manière,
Pas le meilleur, non plus le bien,
Pas un chemin mais une ornière.

Ce n’était pas ce qu’il fallait,
Ni rédemption, ni sauvetage
Mais c’était un amour complet
Qui l’est toujours et d’avantage.

                    ***

Les Oubliées.







Elles sont trois, Mégère, Alecto, Tisiphone,
La Haine, Implacable, et la Vengeance en personne,
La crainte des humains et le dégoût des dieux
Et des larmes de sang leur emplissent les yeux.

Elles sont trois, Clotho, Lachesis, Atropos,
Crainte de l’oekoumène et terme du logos
Et filles toutes trois de la Nécessité
Que rien ne peut fléchir, ni ne peut arrêter.

Antiques à souhait et pourtant oubliées,
Prêtes à toute horreur, à toute mort liées,
Et les trois sans pitié et les trois sans merci
Que vous pensiez si loin quand elles sont ici.

Les trois Parques bien sûr et les trois Erinyes,
Figures d’épouvante et que la raison nie
En vain. Ouvrez les yeux et dans ce monde hagard
Vous ne manquerez pas de croiser leur regard.

                                   ***
 

lundi 23 novembre 2015

L'Etincelle Eternelle.






Il me suffirait d’un sourire…
Mais pour sourire il faut aimer ;
Refrain qu’on peut sans fin redire,
Espoir que l’on peut bien nommer.

Aimer, qu’est-ce donc à tout prendre ?
Qu’en ai-je vu, qu’en voyez-vous ?
Car il ne suffit pas d’entendre
Ces chansons dont les mots sont doux.

Bien plus, bien plus que n’est l’étreinte,
Plus que le temps qui ronge et ment,
L’amour c’est l’espérance atteinte,
Le savent tous les vrais amants,

L’éternité d’une étincelle,
Ou le contraire si l’on veut,
C’est celui tout autant que celle
Dont à soi-même on fait l’aveu.

Et je plains celui qui l’ignore
Et celui qui le trouve à moins,
Le premier n’est qu’une ombre encore,
Le second ne le connaît point.

Il vous suffirait d’un sourire
Mais pour sourire il faut aimer…
L’amadou ? Non, l’amour est pire,
Un rien suffit pour l’allumer,
Ah, si vous voyiez mon sourire,
Moi, qui n’ai fait que vous aimer !

                             ***
 

Paul.






Paul. »Lucien », un prénom, une perte,
Comme « Arthur », encore une fois
Trop de souvenirs à l’étroit ;
Cependant il manque « la verte »,
Toute l’essence de ces jours,
Le feu des visions de l’Absinthe…
Les fauves ont de ces amours
Qui se moquent bien d’être saintes,
Lesquelles, Paul, préférez-vous
Pour ces ivresses qu’on regrette
A force de temps qui s’entête
Quand il faut revenir de tout ?
Et puis après, quelle importance
Pour la rime impaire et le sens ?
L’un à Paris, l’autre en partance...
Être vaut d’acquitter le cens
Que les bonnes gens vous réclament
Et qu’importe d’être jugé
Jusqu’au plus profond de votre âme
Par ceux qui vous sont étrangers ?

                        ***