lundi 29 février 2016

La Mouette.







Contre le ciel, là-haut, sur le rebord d’un mur,
Il vient de se percher une mouette blanche.
D’où t’en viens-tu, présage presque sûr
De l’hiver et du froid ? De quel rafiot de planches,
Pourrissant lentement dans je ne sais quel port
De cette longue côte ornée d’écume grise
Qui rejoint au ciel bas la grand-plaine du Nord
En cette grève pâle où la vague se brise ?

Été, mon bel été, voici venir la fin,
La mouette le dit et son aile de neige
Porte déjà le deuil de ton règne défunt.
Il me semble que je frissonne. Où donc irai-je ?
Je ne puis m’envoler pour suivre le soleil,
Ni chercher sa chaleur près des rives lointaines,
Ni fuir le jour glacial en un profond sommeil,
Tout ce que je puis c’est rester… Et vivre à peine,
Attendre que le ciel redevienne un jour pur
Au souffle échevelé des grands vents qui balayent
Les mauvaises saisons, attendre une merveille :
Que la mouette enfin ait déserté le mur.

                        ***

Aucun commentaire: