La valse lente des flocons
Se disperse dessus l’écluse
Et disparaît dessous le pont,
La valse lente des flocons.
Les canaux en toile de fond
Ce soir où les ombres s’accusent,
La valse lente des flocons
Se disperse dessus l’écluse.
Et l’hiver s’égrène à foison
Sur cette eau dormante où s’accuse
Le reflet terne des frontons
Altiers que malgré tout amuse
La valse lente des flocons.
***
C’était une inconnue
Qu’un beau soir je vis nue ;
Mon Dieu, quelle émotion !
L’aube fut d’affliction,
Je ne l’ai pas revue,
On l’appelait Passion.
A l’éphémère union
Au hasard advenue,
Trois rimes ingénues
Doivent leur création ;
On l’appelait Passion.
***
Sur les toits du crépuscule
Il y a des reflets d’hiver,
Y dorment des pigeons crédules
Dont les rêves sont très divers.
S’étiolent nos jardinières
Dans la pénombre des balcons,
Ces jours de pauvre lumière
Achèvent de donner le ton.
C’est l’atmosphère banale
De janvier dans son quotidien
Dessus la ville hivernale,
Humide et froide qui convient.
Il pousse des parapluies
Sur la grisaille des trottoirs
Où rêvent à l’heure enfuie
Loin, les vagues lueurs du soir.
***
Savez-vous des chansons d’hiver ?
Car moi je n’en connais aucune.
Il en existe pour la lune,
Pour le printemps et pour la mer,
Pour le froid des chemins déserts
On les dirait inopportunes ;
Savez-vous des chansons d’hiver ?
J’en cherche les mots, je les perds,
D’où me viennent donc ces lacunes ?
Si Janvier m’en garde rancune
Je ne sais à quoi cela sert !
Savez-vous des chansons d’hiver ?
***
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