mardi 29 septembre 2015

Rituel Mélancolique.






Belles journées d’Automne
Qui dites cependant la fin
De la beauté qui s’abandonne
Au froid qui doit venir demain,
Vous avez les plus belles roses
Que peut produire une saison.
Si belles qu’aucun mot de prose
N’en saurait détailler les tons,
En décrire un peu la lumière,
Non plus qu’en dire le parfum.
C’est qu'elles sont les dernières
En ce jardin bientôt défunt
Où ce jour me voit solitaire
Goûter le plaisir d’un regard
Sur la parure d’une terre
Qui me couvrira tôt ou tard.

                      *** 


lundi 28 septembre 2015

Un Jardin sur la Loire.






I.

A peine l’écho d’une note
Qui se perd au fond du jardin
Où peut-être le vent chuchote ;
A peine l’écho d’une note.

Auprès d’une maison vieillotte
Où ne joue aucun baladin,
A peine l’écho d’une note
Qui se perd au fond du jardin.

II.

Quelque part au bout de la rue
La Loire où s’ensable le temps,
Ses bords ont oublié les crues,
Quelque part au bout de la rue,

Et les cultures disparues
Des jardins maraîchers d’antan ;
Quelque part au bout de la rue
La Loire où s’ensable le temps.

III.

Ma Loire aux allures de paix
Des heures de longtemps perdues,
Ma Loire où tant de moi se plaît,
Longtemps promesse non tenue,
Ma Loire aux allures de paix,
La belle année est revenue.

En ce jardin où tout se tait,
Promesse ancienne enfin tenue,
Hier sera demain dans la paix
En riant des heures perdues.

                     ***
 

jeudi 24 septembre 2015

Aux Tuileries.





Je regarde un pigeon voler
Dans le jardin des Tuileries,
Un jour d’Automne ensoleillé ;
Où êtes-vous ma fantaisie,
Ma belle absence et mon désir,
Mon amour et mon aventure ?
Trois corbeaux s’en viennent ternir
Ce ciel qui de pâleur s’azure
Au-dessus de mes souvenirs.
Et le banc que j’occupe est vide,
Ni jours, ni mois à retenir
Et des reflets anciens se rident
Dans l’eau dormante devant moi ;
Où êtes-vous ma fantaisie
Et mon espérance et ma loi,
Mon amère et mon ambroisie ?

                   ***


 

mercredi 23 septembre 2015

La Promesse Non Tenue.






Le quotidien banal et le désir sans fin
Qui sait et ne sait pas que tout s’épuise et lasse
Et cette angoisse au cœur devant le temps qui passe,
Resterons-nous tous deux, toujours sur notre faim ?

Chercherons-nous toujours ce qui de deux fait un ?
Marcherons-nous toujours en vain de place en place
Et vivrons-nous toujours la crainte qui nous glace
Jusqu’à ce que ce jour, le dernier, soit défunt ?

Pour répondre à cela nous faudra-t-il attendre
Que nous soyons poussière et que nous soyons cendres
Et qu’au souffle du vent nous puissions être unis ?

Et tout ce que nos mots et nos rêves promettent
L’abandonnerons-nous inutile et terni ?
Est-ce donc à si peu que nos amours se prêtent ?

                                ***




Chagrin.




Il pleut, mon Espérance,
Sur tous mes désespoirs
Et ma vieille souffrance
Et l’Automne du soir
Où s’estompe la pluie
Jusqu’à ne plus rien être
Qu’une autre rêverie
Dans la nuit qui va naître.
Sur le feuillage il pleut
Cette douce crécelle,
Cascade au flot soyeux,
Comme l’amour ruisselle
Aux larmes de tes yeux…

                     ***