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lundi 10 juillet 2017

La nuit, la vraie...





Voulez-vous connaître la nuit, la nuit
D’antan que nulle ville n’édulcore,
Voir les champs bleus sous la lune qui luit
Où l’enchanteur cueille la mandragore ?
Voulez-vous suivre le chemin d’argent
Qui tourne et tourne en rond jusqu’à l’aurore ?
Voulez-vous entendre au lointain du vent
Le chant triste et rempli d’amour encore
De la Belle à demi femme et serpent ?
Et voulez-vous apercevoir les fées
Effleurant à peine les gris arpents
D’un pré brillant de perles de rosée
Où court leur ronde légère et sans fin ?
Dites, voulez-vous connaître la nuit ?

Alors que l’on m’entende et qu’on se lève !
Venez, je ne suis pas un aigrefin,
Venez, ai-je l’air de n’être qu’un rêve ?
Bien sûr, il y a l’ogre et le géant,
Les feux-follets et puis l’Homme Sauvage,
Le calvaire…Et que pensiez-vous,  céans,
Que vous puissiez rencontrer au passage 
Sinon le silencieux cavalier noir
Qui vous prend toujours volontiers en croupe ?
Vous irez vite où ni matins ni soirs
Ne comptent plus : à la flamme, l’étoupe !
Allons, voulez-vous connaître la nuit ?

Mais non, mais non, pas la vôtre, la vraie,
Celle de l’ombre du meneur de loups,
La nuit de la chouette et de l’orfraie,
Celle d’ici, celle qui vaut dessous ?
Venez, venez, suivez la Dame Blanche
Et trouvez le trésor du souterrain
Mais avant l’aube ou gare à sa revanche :
Vous y mourrez de peine et de chagrin.
Alors, voulez-vous connaître la nuit ?

Acquiescez seulement, je vous conduis. 
Nul ne répond. Faut-il bien que j'attende ?
J’ai beau me répéter, nul ne me suit ;
Se pourrait-il que pas un ne m’entende ?
Bon voici l’aube, il est temps, je m’enfuis.

Mettre une odeur de souffre à la demande…

                               ***        

mardi 10 mai 2016

La Couleuvre D'Or.







Il dort
Au fond de moi
Une couleuvre d’or
Ignorante des lois,
Un serpent
Débonnaire
Aux yeux d’argent,
Aussi patient
Que je suis éphémère,
Aussi vieux
Que le bois, le nuage et la terre,
Aussi joyeux
Que la Mort est amère…

                               ***                 

     

vendredi 4 mars 2016

Le Soliloque Grognon.





Il n’y a plus grand-chose à raconter
En ces beaux jours d’un monde si moderne ;
Toutes les mines sont propriété
De la finance, au fond de leurs cavernes
Les pauvres nains sont morts de faim,
Quant aux dragons, plus aucun ne s’envole
De peur de percuter, même aux confins
Du ciel, la ferraille qui caracole
Dans tous les sens au-dessus de nos toits.
Tous les enfants croient qu’une « bonne fée »
Est une ménagère agile à en rester pantois,
Agile et plus ou moins bien attifée,
Que les trésors sont tous chez les banquiers
Et qu’un palais ressemble à l’Elysée.
Aucun ne sait ce qu’est un chevalier,
Les princesses sont métamorphosées
En chanteuses ou pire quelquefois,
On abat les forêts, les châteaux se visitent
Et si vous parlez d’hommage et de foi
Eh bien, c’est la cuisine qui s’invite :
Les plus doués penseront au pâté.
Le prospectus devient littérature,
Après quoi, devant tant de forfaitures,
Que voulez-vous qu’on ait à raconter ?

                  ***

jeudi 25 février 2016

Nuit Blanche.






Nuit blanche avec comme tribune
Le bourg sous les nuages noirs
Qui posent comme un éteignoir
Sur la chandelle de la lune ;
Le bourg des fantômes absents,
Aux longues ruelles désertes,
Ses murs en enfilade à perte
De vue et moi le seul passant
Qui voudrait savoir comme on passe
Des bords du fleuve éteint des nuits
Aux sources d’où fut éconduit
Le vieil Adam que l’Ange chasse
Dans un coin sombre du tympan
De notre église paroissiale.
Qui sait où la « robe nuptiale »,
Que je voudrais revêtir, pend ?
Aussi  je tisse pas à pas,
Dans la nuit noire où tout sommeille,
La nuit blanche de ceux qui veillent,
Gueux et poètes d’ici-bas.

                 ***