jeudi 18 mars 2021

Vieux-Nice.

 

 


 

Dans les ruelles du Vieux-Nice

S’en reviennent tranquillement

Ces mots que je vais murmurant

Comme une chanson que l’on bisse.

 

Qui trouvera ces vers simplets

Et l’air un peu passé de mode ?

Les ombres, que le soleil brode

Au fil d’or, aiment ces couplets

Car ils sont nés dans la fournaise

D’un grenier, au bout de l’été,

Où quelque amour en liberté

Pouvait rêver tout à son aise.

 

Sur les pavés irréguliers

C’est bien l’été des retrouvailles

Où les façades emmuraillent

Dans les midis en pointillé

Le calme des fraîcheurs obscures.

 

Dans une cour, trois mots chantants

Et ce refrain en même temps

Entre fenêtres et toitures…

Un refrain cent fois répété

Dans la gaieté de l’aventure

Pour l’amour qui, je te l’assure,

Ne cesse jamais d’exister.

 

Sainte Reparate est si fraîche

Mais sombre aux yeux ensoleillés

Où le même sourire a brillé ;

Non, je ne crois pas que l’on pêche

En chantonnant parfois à deux…

 

Et dehors midi continue

A poursuivre l’ombre des rues

De son inextinguible feu.

 

                               ***       

vendredi 5 mars 2021

En ce moment.

 

 


 

Ce qu’il nous faut en ce moment

Ce ne sont que des chansonnettes,

Rien de sérieux évidemment,

Des ritournelles guillerettes

Pour passer le temps plus gaiement.

 

Deux ou trois couplets un peu bêtes

Sur un air un peu sautillant,

Un refrain que l’on garde en tête,

Que l’on retrouve en s’éveillant

Quand le matin n’est pas en fête.

 

Cela vous parle d’amourettes,

Cela vous parle du printemps,

Ou de la mer et des mouettes,

De Paris, de ses habitants

Ou du vent et des girouettes,

 

Des pommes et des poires blettes,

Des courges, des navets, enfin

Des crocs-en-jambe, d’arbalètes

Et puis de poivre et de sel fin :

Choisissez bien, je vous l’apprête.

 

                               ***       

Rondeau funambule.

 

 


 

Ce monde merveilleux est plein de libellules

Et puis de papillons. Bien sûr ces animaux

Élégants, purs et beaux, ne volent pas très haut :

On ne peut sur ce point se dorer la pilule.

 

On pardonnera donc à ces animalcules

Quand ils doivent parler de se montrer triviaux ;

Ce monde merveilleux est plein de libellules.

 

Si vous me demandez ce qui se dissimule

Dessous ces prête-noms, je ne suis pas idiot,

Je sourirai, je sifflerai comme un loriot

Ou je dirai, jouant un peu les funambules :

Ce monde merveilleux est plein de libellules.

 

                               ***