Carême prenant.

Mon frère, il monte une rumeur du monde,
Un rire ancien, un sarcasme de feu...
Frère, tais-toi, la prière est féconde,
Où nous allons le monde importe peu.

Ne pense plus qu'à ce temps de Carême,
Monte au Calvaire et montes y tout droit,
Qui cherches-tu si ce n'est Dieu Lui-même ?
Laisse ta crainte et regarde la Croix:

Le Seigneur c'est l'Amour immense
Qui se donne à qui le reçoit,
La grande paix de l'Espérance
Et c'est la grâce de la Foi.

Contre l'envie et la colère
Entends ce murmure incessant,
Mon frère, c'est notre prière
Et c'est un murmure puissant.

         ***

Rose d'Hiver.

Rose des roses de mon coeur
Votre hiver n'a que des épines,
Il dure au point que j'ai bien peur
D'oublier la splendeur divine
De l'été de vos floraisons.
J'écrivis pour vous mettre en garde
Les trois mots de cette chanson
Et pour le bonheur qui me tarde
De vous revoir haute en couleurs,
Souple, gracieuse et parfumée
Dans l'éclat d'un matin rêveur
Ou l'ombre des nuits alizés,
Au bord intime des amours
Où les plus beaux mots qui me restent
Viendront vous broder ces atours
Qu'on tisse et détisse d'un geste.

              ***

Nettoyage de printemps.

Je procède au grand nettoyage
De tous ces jours témoins à charge
De mon irréalisme souverain.
Notes, classeurs, rideaux et grille-pain,
Lampes, travaux et verreries,
Allez, à la déchetterie !
Adieu passé, adieu machins,
Cartons, vêtements, sacs à main:
Je progresse dans la poussière
Ardente, laborieuse et fière:
Empiler et jeter
C'est toujours exister !

      ***