Je vais où se trouve l'argent
Car ainsi font les mercenaires,
Riches un jour, pauvres souvent,
Pour qui se vendre est nécessaire.
Non, je n'ai pas toujours chez moi
De quoi nourrir une famille,
Quand on n'a rien, l'hiver est froid,
Le ventre crie et les yeux brillent.
Ma femme ignore les bijoux
Et mes enfants sont en guenilles;
Je vends ma vie et voilà tout
Et comme les autres je pille
Et comme les autres je mens,
Et comme les autres je tue,
On n'a ni coeur, ni sentiments
Quand la misère est si têtue.
Je sais bien le sort qui m'attend,
Je n'en ai ni regret, ni cure
Mais qui nourrira mes enfants
Après ma dernière blessure ?
***