dimanche 30 août 2015

Le Balcon-Jardin.






Sur mon balcon-jardin il pousse des dahlias,
Des œillets d’Inde,  des zinnias,
Pour y suspendre aussi du linge sans encombre
Je n’ai pas semé de concombres,

Et pas de potirons,  pour la même raison
Je n’ai pas semé de melon
Mais j’ai, dans un grand pot,  fait fleurir quelques roses
Que chaque samedi j’arrose.

Afin qu’il soit conforme à je ne sais quel goût,
J’ai laissé croître un peu partout
Ce que les jardiniers nomment des herbes folles
Et j’en souris s’ils s’en désolent.

On y voit butiner l’abeille et le bourdon
Et voler quelques papillons ;
Pour eux, pour moi, je crois des plus utiles
D’avoir une prairie en ville.

                        ***
 

Les Dimanches d'Autrefois.






Leur silence est particulier,
Eux-seuls ils ont cette lumière
Comme d’un pays oublié
Et cette paix si familière.

Ils ignorent toujours le temps
Entre calme et fainéantise
Et quelque part on y entend
Sonner la cloche d’une église.

Le passé s’y change en présent
Et chaque chose est à sa place
Et chaque geste est apaisant
Et toutes les craintes s’effacent.

Ce sont, revenus d’autrefois,
Ces dimanches heureux qui brillent
Où parmi les ombres l’on voit
Sourire encore une famille…

                    *** 

Lever de Lune.






Au-dessus des grands marronniers
Il monte une lune placide ;
Ce soir est, pour Août, le dernier
Que l’été finissant dévide
Au-dessus des grands marronniers.

A quoi sert un calendrier ?
Toutes les dates sont stupides,
Le temps sans se faire prier
Fait mûrir nos fruits et les ride ;
Au-dessus des grands marronniers
Il monte une lune placide.

              ***
 

vendredi 28 août 2015

L'Automne, voyez-vous... (Hommage à A.)






Les feuilles tombent lentes
Comme à vivre sans vous
Mes heures trop constantes
S’en vont à pas de loup

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

Lente grisaille du matin
Où septembre s’invente
En son regard éteint
Ces heures qui déchantent

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

L’Automne aux rivières de boue,
Aux flaques d’eau sur les chemins
Où midi ne fait plus la roue ;
Je pense à vous en vain

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

Je pense à vous qui ne pensez qu’à peine
A tout ce que l’amour nous fut,
Je pense à vous, j’ai de la peine,
L’affaire est entendue

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

                            ***
 

Contes et Légendes.






Les bois ombreux et les rochers
Gardent maintes vieilles légendes
De diables, de trésors cachés,
De lutins courant dans la brande.

Par la crête où souffle le vent
Sur l’ombre mauve des bruyères,
De vieux nains barbus et savants
Cherchent des gemmes sous la terre.

Quand naît la nuit sous les sapins,
Comme autrefois les trolls reviennent,
Dans les forêts les gobelins
Reprennent des guerres anciennes.

Dans les clairières à minuit
On voit encor danser des fées,
La Dame Blanche au bord d’un puits
Module une plainte étouffée,

Et l’on rencontre aux carrefours,
Les yeux luisants, l’Homme Sauvage,
Comme, plus souvent qu’à son tour,
Ce cavalier noir sans visage…

                       ***