jeudi 23 février 2012

Amour...



Devant l'arbre de givre étincelant
Au soleil froid de mes plus grands Hivers,
Sur la grève du vent où nait la mer,
Près des cours d'eau des étés nonchalants,
Vous étiez avec moi malgré l'absence,
Je vous aimais - était-ce donc folie ? -
Je partageais avec vous en silence
Chaque spectacle ou beauté de la vie
Croyant vous retrouver le lendemain
Mais je vais seul et les jours ont passé,
Je vous aime toujours d'un amour vain,
D'un amour de rêveur, jamais lassé,
De cet amour qu'aucun mal ne rebute,
De cet amour qui jamais ne sommeille
Et dont vous jugez mal la longue lutte,
La force, l'espérance et les merveilles.
Que d'obstacles partout, que de détours,
Je me lamente au Printemps que voilà
En conservant pourtant le même amour
Mais sans succès, le sort ne change pas!
C'est pour vous malgré tout que je compose,
C'est pour vous que j'écris toutes ces pages;
Ce que je donne est-il si peu de choses
Est-ce un si piètre témoignage ?
"L'amour est fort, l'amour endure tout,
L'amour croît tout, il ne s'irrite pas,
L'amour espère et il supporte tout,
Excuse tout et ne s'offusque pas."
Hélas le nôtre est imparfait sans doute,
Que n'avons-nous celui de cette épître,
Nous serions deux sur une même route
Et plus que bienheureux au même titre.

                     ***

mardi 14 février 2012

A la Saint-Valentin.



La rose pourpre de l'amour
Au froid de l'Hiver florissante,
En la couleur de ses atours
Redit la flamme frémissante
Qui veille au bord des mots perdus
Et le long des vaines attentes;
Qui sait écouter l'aurait su.
Il n'est de si profonds silences
Qu'on n'y entende murmurer
Cette tendresse dont l'essence
Est de pardonner de bon gré.
Je le redis à toi l'absente,
Aux pires hasards des détours,
Souviens t'en: aux coeurs qui consentent
Il n'est de "oui" que pour toujours.

        ***

lundi 13 février 2012

Les Mots d'Amour.



Quels mots tendres choisir pour ceux
Dont l'amour s'est fait silencieux
Et qui s'en vont, ombres d'une ombre,
Vers quelque aurore sombre
Si loin de leur soleil d'antan ?
Rien ne me consolerait tant
Que d'écrire ces mots pour eux,
Sinon de les redire à deux:
Ces mots, petits dessins, qu'on ose
A peine qualifier de "choses"
Mais qui pourtant ont fait ces vers
Où revit l'amour qui se perd.

            ***

dimanche 12 février 2012

Hivernale.



Dans la glace crépusculaire
Habitent des murs silencieux
Au bord de canaux solitaires
Où se reflètent d'autres cieux.



Un vol de pigeons à l'envers
Se précipite sous la glace
Royaume figé de l'Hiver
Où chaque chose est à sa place,



A peine encore un tremblement
Et tout redevient immobile,
Le soleil rouge qui descend
Pose un cerne aux pieds de la ville.



Il souffle un vent de cristal bleu
Au bord de ces quais translucides,
Celui qui les fixe des yeux
Y voit étinceler le vide.

          ***

mercredi 8 février 2012

Nostalgie.






La meule au fond de mon moulin
Tourne  sans plus moudre de grain,
Elle va lente et régulière
N'écrasant plus que la poussière
Au rythme d'un temps révolu.
Les ailes que le vent entraine
Redisent les couplets émus
D'une chanson triste et sereine
Dont je sais seul tous les couplets.
Chanson de saisons et de paille,
Chanson de bois et de guérets;
Faut-il que la beauté s'en aille
Sans qu'on en dise le regret ?
Il est un bruit de feuilles mortes
Au souffle de l'hiver du temps,
L'odeur de la cendre qu'apporte
Les aubes veuves du printemps.

          ***




lundi 6 février 2012

Les Péniches de Février.



La coque noire des péniches
Est prise aux glaces des canaux
Où le coeur de l'hiver s'affiche
Aux reflets bleuissants des eaux.

Remous figés dans la lumière,
Dentelle des arbres noircis,
Plus de mariniers aux rivières,
Leur voyage s'arrête ici.

      ***


La Glace.



La glace habite les canaux
Des reflets bleus d'un crépuscule
Où l'Hiver a fait ce qu'il faut
Pour qu'on l'écrive en majuscule.

Moins douze degrés sous zéro
Où les branches noires et nues
Dessinent février d'un mot
En arabesques sur la nue.

Et dans le soleil orangé
Dont la course déjà se presse
Au faîte des toits effrangés
De cheminées, quelle tristesse!

Quel silence de froid figé
Au pied de brique des murailles
Pavé des souvenirs âgés
Qu'une pire froidure assaille!

J'admire avec les doigts gelés
L'Hiver dans sa grandeur hostile
Quand le soleil va basculer
Dans la nuit glaciale des villes,

Quand le ciel étend sa pâleur,
Vaste, lointaine, indifférente
Et que s'effacent les couleurs
Au bord des ombres transparentes.

             ***