mardi 23 février 2016

Le Chêne aux Biches.






I.

Le ciel est morne, l’air est gris,
Au fond des bois où le soir tombe
Une chouette pousse un cri ;
Le crépuscule est une tombe
Où le dernier soleil descend
Au bras d’une gracieuse morte:
Cette heure au bonheur caressant
Que maintenant la nuit emporte.

II.

Souvenez-vous, souvenez-vous
De ce grand chêne où quelques biches
Semblaient se donner rendez-vous
Toujours le même jour que nous...
Hélas, aujourd’hui le sort triche,
Nos belles amours sont en friche,
J’y viens envers et contre tout.

III.

Des rus aux sentes bocagères,
Nymphes des bois, esprits des eaux,
Elle n’est plus qu’une étrangère
Et moi le seul et dernier sot
Qui pour errer se remémore,
Dans les baisers qui ne sont plus,
L’avenir dont il rêve encore,
Comme s’il demeurait l’élu.

Avec vos amants,  j’imagine,
Vous rirez d’un cœur désolé ;
Il n’est sylvain, il n’est ondine
Qui ne voudrait m’en consoler.

                               ***

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