Automne
d’une époque, automne de mon âge,
Certes sans
prophétie, attente ni partage,
Automne
somptueux, automne des jours gris
Et des
brouillards, depuis longtemps je l’ai compris.
Si chacun
sait le nom des lendemains en route
Nul n’en
connaît la trame et pas plus ce qu’ils coûtent,
Aux bois
effeuillés d’or un dernier soleil roux ;
Demain se
dit « hiver » comme on dirait « écrou ».
Que
m’importe après tout les lendemains du monde,
J’en ai tant
vu passer, reflets au fil d’une onde
Au cours
imprévisible et toujours plein d’attraits
Où mon ombre
a glissé ; qui la reconnaîtrait ?
Automne de
la pierre où la mousse viride
Ne
s’inquiète de rien, qui de rien ne décide,
Automne du
vignoble en habit brodé d’or,
Boutonné de
vermeil sur l’usure d’un corps,
A qui ne le
sait pas, qui dira sans ambages
Qu’il est à
d’autres jours, d’autres fous, d’autres sages ?
Laissons le
temps au temps, aujourd’hui m’est si doux
Qu’en l’écrivant
je crois qu’il doit suffire à tout,
Une fois
oubliés mensonges et mirages :
L’automne d’une
époque et celui de mon âge.
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