Du haut de
la plus haute tour
D’où l’on
voit venir à la ronde
Tous les
chemins des alentours
Avec les
horizons du monde,
Tous les
jours, et dix mois durant,
Il a scruté
le paysage,
Rêvant son
rêve murmurant
D’espoir et
de désir
Mais sous le
souffle de l’autan[1],
Sous la
caresse du zéphyr[2],
Il n’a vu passer
en courant
Que l’ombre
des nuages
Indifférents.
« Si ce
n’est ce soir », pensait-il,
« Ce
peut être à l’aube demain ».
Dix mois
sont passés, inutiles,
Son espoir
est demeuré vain.
Alors une aube
de novembre,
Dans le gris
d’un petit matin
Où il gelait
à pierre fendre,
A son attente
il a mis fin.
La Mort est
toujours accueillante,
En l’emportant,
elle lui dit,
Sourire aux
dents :
« Celle
que tu croyais perdue,
Mon pauvre
amant,
Ce vendredi
Est revenue… »
Depuis lors
la plus haute tour
Qu’on
appelait « La Surveillante »
S’est
appelée « La Triste-Amour ».
[1] L’autan (n.m.)
est d’abord un vent du sud-est qui souffle dans une partie du sud de la France.
Ce terme désigne également, par extension, un vent violent ou de manière
poétique un vent annonciateur d’orage (voir : https://www.cnrtl.fr/definition/autan
).
[2] Le zéphyr (n.m.)
désigne, au contraire, un vent d’ouest doux et agréable (voir : https://www.cnrtl.fr/definition/z%C3%A9phyr
).