vendredi 8 juin 2012

Le vent du Crépuscule.



Le vent qui souffle au crépuscule
Vient du pays que nous aimions,
Une tendresse qui me brûle,
Un rire comme une illusion...

Frangés d'ors vieillis et de rose
Le ciel de ce soir est moins gris
Que ces souvenirs où repose
L'amour dont nous étions épris.

Il souffle ce vent de la côte
Où le soir a le goût du sel
Mais l'ombre qui s'allonge m'ôte
Ce que je croyais éternel.

Au bout des toits où la lumière
Décroît, il meurt notre horizon
D'amour, d'émois et de prières;
Le vent s'attarde sans raison.

Voulez-vous que je vous l'écrive
Comme je faisais autrefois ?
Je crains que les mots ne dérivent,
Je crains de n'écrire plus droit.

Vous n'en feriez pas la lecture,
Vous vous tromperiez sur le sens,
La vie est quelquefois si dure
Qui prend la dîme avec le cens...

Que d'années vaines je dénombre...
Voilà, le couchant s'est éteint,
Je pense à vous dans la pénombre,
Ici, le poème prend fin.
Vous le trouverez ridicule,
L'est-il plus que vos trahisons ?
Le vent qui souffle au crépuscule,
Le vent, s'attarde sans raison.

             ***

mercredi 6 juin 2012

Encore.



J'écris encor de mes tristesses,
L'averse fuit, le ciel est gris,
Je pense à d'anciennes promesses,
Je me souviens, je fais le tri
De ces heures de tant d'années.
Si peu me restent à l'esprit,
Combien, et tant, d'abandonnées
Dont je ne suis pas trop surpris;
L'averse fuit, le ciel est gris.

Et vous mes amours toutes belles,
Vous dont je me suis tant épris,
Il n'y a plus de fleurs nouvelles,
Les derniers printemps m'ont tout pris.
Sans doute mon coeur se rebelle
Quoique mon âme l'ait compris:
Tout ce que ma plume rappelle,
Je l'ai de longtemps désappris.
Il n'y a plus de fleurs nouvelles,
L'averse fuit, le ciel est gris.

                ***


Pourquoi.





Pourquoi les jours se sont raidis
Et pourquoi je cours et je peine,
Je le sais bien et je me dis:
Ce temps que le Destin égrène
Il faut qu'il soit enfin le mien.
Pour pleurer autant que pour rire,
Sans compter quand, comment, combien,
Pour aller vers ce qui m'attire -
Quitte à ne pas aller bien loin -,
Pour m'étonner et pour comprendre
Et pour n'avoir plus d'autre soin
Que de voir, de chercher, d'entendre,
Il faut que je saute le pas,
Il faut que le temps m'appartienne
Et sans boussole et sans compas
Que je suive la route ancienne
Que je n'ai pas prise autrefois
Pour n'avoir pas eu le courage
De n'être rien d'autre que moi:
Un amant des mots et des pages.

                  ***