vendredi 26 juillet 2019

La mer.



(Île d'Ouessant.)

Sans cesse, écho lointain, insurmontable,
Ce que redit la mer sans se lasser,
Sans se lasser sur la grève de sable
Où les mouettes vont se rassembler.

Et la mélancolie, on ne sait d’où
Venue au gré du vent et repartie
Pour revenir encor, bruissement doux
A l’horizon des larmes infinies.

Un goût d’ailleurs en un pays lointain,
Fugace image et jamais apaisante ;
Il fut un soir et il fut un matin
Mais c’est une durée insuffisante.

Ce qui vous berce et ce qui vous émeut,
Qui sait vraiment ce qui parfois s’éveille
Alors, parmi les regrets et les vœux,
Quand on écrit de démons et merveilles.

                               ***   
    

lundi 22 juillet 2019

Midis.



(Saumur.)   

Midis de chaleur fiévreuse
Où la lumière joyeuse
Cerne les meules de foin
Et l’ombre dans les recoins ;

Midis où l’heure paresse
Autour d’un verre embué,
D’un somme continué,
Quelquefois d’une caresse ;

Midis d’un livre ébauché
Au demi-jour des persiennes,
Et des songes qui contiennent
Tous les royaumes cachés ;

Midis heureux et sans âge,
Débonnaires, insouciants,
Nous vous sommes accueillants
Et vous passez ; quel dommage !

                               ***

lundi 15 juillet 2019

Réminiscences.




L’argent des flaques d’eau brode au fond des sillons
De lourde terre d’ombre, un grand ciel de nuances ;
La rime ne dit pas tout ce que nous voyons
Dans l’éclair du reflet qui borde les sillons.

Dans la paix de l’hiver nous nous émerveillons
D’une mélancolie au goût de confidence ;
L’argent des flaques d’eau brode au fond des sillons
De lourde terre d’ombre, un grand ciel de nuances.

                               ***