samedi 31 décembre 2011

C'est Toi...






C'est toi, tu le sais bien, qui m'inspire ces vers,
Au deuil de l'an passé c'est à toi que je pense,
C'est à toi que je dois le bonheur très amer
De voir ce que l'amour possède, en vain, d'immense,
Cet amour impossible et pourtant merveilleux
Que contre tout espoir nous avons en partage
Et malgré tout, je crois que c'est un don de Dieu,
Reflètant Sa grandeur et fait à Son image.
J'attends un autre jour sous je ne sais quels cieux,
Un grand vent qui demain chasserait les nuages,
Ou la voix d'une source aux mille éclats radieux
Dans l'or d'un grand soleil caressant ton visage.
Les censeurs me diront- gens chagrins et jaloux-
"Les poètes sont fous et les rêveurs stupides",
Je leur rétorquerai sur le ton le plus doux:
"Quoiqu'on fasse en amour, c'est l'Amour qui décide."

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vendredi 30 décembre 2011

Le Sapin du Vendredi.



Ombre et sapin multicolore,
J'écris en fin d'après-midi,
C'est le tout dernier vendredi
De l'an qui se poursuit encore

Avant qu'un autre le dévore,
Demain, sur le coup de minuit,
Quand la coupe de cristal luit
D'un vin que les bulles décorent.

Pour l'heure où l'ombre s'épaissit,
Le grand calme qui naît ici
A pris des habits de silence,

L'aspect d'un sapin lumineux,
La mémoire ou bien l'apparence
Des jours familiers et joyeux.

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jeudi 29 décembre 2011

Au Gui l'An Neuf.



L'Hiver s'est fait doux cette année
Pour vous dire au-revoir,
Semaines écoulées,
Cortège de ce dernier soir.

Les mots ramènent les images,
Souvenons-nous un peu
Avant que de tourner la page
Et puis faisons un voeu:

La paix, l'amour, toute la joie
Et l'insouciance aussi,
Un an en bonne voie
D'oublier jusqu'au mot "souci" !

Et que la coutume ait sa place:
A Paques c'est un oeuf,
A la Saint-Sylvestre on s'embrasse;
Criez: "Au gui l'an neuf !"

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mardi 27 décembre 2011

Monochrome.




C'est pitié que l'Hiver
Dans les rues d'une ville
Et sous un ciel couvert
Où le soir se faufile
Si vite entre les toits.
De corbeaux en mouettes,
Je retourne chez moi
Et la neige me guette,
Ce jour humide et froid
Où l'année s'effiloche.
Je me hâte à bon droit,
Les mains au fond des poches,
Tout le long de ces quais
Aux marronniers fantômes
Dans cette ombre où se tait
Un monde monochrome.
Voici la fin de l'an
Et tout ce qui s'oublie
Comme en se dépêchant
Avant une autre vie,
Et tout ce qu'on aimait
Et tout ce qu'on regrette
Et ce qu'on n'a pas fait
Et tout ce qu'on rejette
Et, dernier ou premier,
Sans pouvoir rien prédire
En voulant associer
Hier à demain, ce rire.

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mercredi 21 décembre 2011

Fêtes.


Noël est maintenant tout proche,
On se presse sur les trottoirs
Et les devantures accrochent
A leurs mille feux chaque soir,
Mille désirs et mille espoirs.

On se dépêche, on se bouscule,
Le temps vous glisse entre les doigts,
Les détails les plus minuscules
Comptent; chacun subit la loi
De la fête et rire est un droit...

Mais dans l'ombre et dans le silence
Où la nuit revient s'installer
Entre pensées et somnolence,
Je laisse le temps s'en aller
En paix et les mots s'envoler.

Peut-être des mots de prière,
Peut-être les mots d'un amour
Où veille la douce lumière,
Clarté tremblante du recours
Aux chemins d'éternel retour.

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lundi 19 décembre 2011

La Danse de l'An Nouveau.



M'accorderez-vous cette danse
Pour bercer le temps qui s'élance
De l'An Vieilli à l'An Nouveau ?
Regardez-moi bien comme il faut,
Les yeux dans les yeux, un sourire
Sur les lèvres, sans rien me dire.
Si vous êtes prête, attention:
Trois temps, une seule passion,
Unis en un seul mouvement,
Même pas au même moment,
En vis-à-vis, en face à face,
Deux corps, deux ombres qui s'enlacent...
Tournez, tournez, les heures sonnent,
Le Temps quelquefois déraisonne,
C'était hier et c'est demain,
Tournez, ne lâchez pas ma main,
Que nos coeurs battent en cadence,
Ce qui finit, ce qui commence:
Qu'il n'en reste que ce qu'il faut,
De l'An Vieilli à l'An Nouveau!

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samedi 17 décembre 2011

Exil.



J'ai passé d'exil en exil
Au bras de la même Tristesse
Et j'ai salué la Vieillesse:
"Voici votre amant, vous plaît-il ?
Nous ferons un ménage à trois
Pour vivre le temps qu'il me reste.
Pardonnez-moi, mon verbe est leste,
Vous ne me causez point d'effroi,
Vous aimerez, j'en suis certain,
Ma vieille compagne et ses larmes,
D'ailleurs, je suis sans trop d'alarmes,
A vous comparer il est vain
De craindre quelque changement,
D'espérer quelque différence,
La solitude et le silence
Sont votre commun fondement.

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Chant du Vieux Soldat.




Quant à ma jeunesse en émoi,
Cent batailles l'ont assouvie
Et je m'en retourne chez moi;
J'ai combattu toute ma vie.

Un vieux soldat doit fuir la guerre
S'il veut éviter d'y mourir,
Je songe au foyer de naguère,
Il est grand temps de revenir.

A la force du bras qui frappe,
L'or cent fois se gagne ou se perd,
Le vigneron coupe ses grappes,
Les hommes tombent sous mon fer.

Roi de France ou Maison d'Autriche,
Qu'importe qui j'ai combattu,
Je ne m'en reviens pas plus riche
Et je n'en suis pas moins fourbu.

Je m'en retourne aux paysages
Que tous les miens ont labourés,
De ce qui reste de mon âge
La mort va bientôt s'emparer.

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mercredi 14 décembre 2011

Les Petits Chemins.





























Ce sont de tout petits chemins,
Souvent on les distingue à peine,
Qui vous mènent à bonne fin,
Non sans efforts et non sans peines.

Ils disparaissent en hiver
Où sous les feuilles de l'automne,
On les trouve autant qu'on les perd,
On les prend, on les abandonne.

On les découvre les étés
Après de longs printemps de pluie,
Ces chemins d'une liberté
Souvent rêvée, conquise, enfuie.

A chaque nouvelle saison,
Loin de la route, hors de la carte,
Par les bois, entre les buissons,
Ils naissent, changent et repartent.

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mardi 13 décembre 2011

Le Treize Décembre.





Je mettrai mon amour à l'épreuve du temps
Car chaque jour qui passe, dégrade, prend, enlève
Et cet effet du temps ne connaît pas de trêve,
De retour en arrière ou bien d'allègement.

Je mettrai dans l'épreuve, en dépit des tourments,
En dépit de la crainte, en dépit des souffrances,
Tout le désir que j'ai, toute mon espérance,
Toute ma force encore et tout mon sentiment.

Si mon rêve n'est rien, si je suis peu de choses,
Un instant dans la vie, tout le reste au néant,
Ce défi que je lance est bien sûr malséant,
Au cortège des jours cependant je l'oppose.

Je me confie en toi, c'est pour toi que je l'ose,
Car tel est mon courage et telle aussi ma foi
Dans ce qui fut un jour et qui reste mon choix,
Qu'aux hasards de l'absence à nouveau je l'expose.

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lundi 12 décembre 2011

Noël.


C'est pour Vous que j'écris, Sainte Mère de Dieu,
Il brille dans la nuit cette lointaine étoile
Qui brûlait autrefois au plus profond des cieux
Avant que le Seigneur au monde se dévoile.

Je la contemple enfin comme Vous l'avez fait
Dans cette grande nuit d'amour et de tendresse,
Dans cette nuit de Foi dont le monde rêvait,
Tressaillant d'impatience autant que d'allégresse.

Et comme il était beau ce tout premier Enfant
Dont les yeux Vous rendaient sourire pour sourire,
Tellement faible encore et déjà triomphant
De l'amour éternel d'un Dieu prêt au martyre,

Pour découvrir à l'homme aux plus lointains des jours
Ce que le Créateur est pour sa créature:
Douceur et compassion, espérance et secours
Aux jours de la misère et des heures obscures.

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vendredi 9 décembre 2011

Iroise.



Il souffle ce matin un vent d'Iroise,
L'averse au ciel et le sel sur tes mains
Au parfum de la grève où s'entrecroisent
Hier, aujourd'hui et tous nos lendemains.

Nuages gris où tes cheveux s'emmêlent
Et la douceur de tes lèvres pour moi
Avec ce goût des amours éternelles
Et l'écume du temps vécu pour toi.



Viens, je t'en prie où le sable s'envole,
Là où mon souffle a prononcé ton nom;
Sans fin aux jours que l'absence désole,
La vague danse au bord de l'horizon,

Et l'ombre joue aux rochers où s'accrochent
Les rêves partagés de notre amour;
Que tu es belle et lointaine et si proche
Près d'un hiver où les mots n'ont plus cours.



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mercredi 7 décembre 2011

Tendresse.



Un petit mot, tout de tendresse,
Dans l'ombre d'une nuit d'Automne
Où de gros nuages se pressent
Sans jamais déranger personne.
Les toits zigzaguent en silence
Tout en suivant le bord des rues
Et moi je parle de l'absence
Et de l'amour porté aux nues
Qui soudain manque subreptice;
Je parle au vent qui me caresse,
Je parle des heures propices
A ce petit mot de tendresse.

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dimanche 4 décembre 2011

Songes de Décembre.



Douceur pluvieuse de Décembre
Un long dimanche après-midi,
Forêt des Songes que remembre
Ces images nées de l'oubli,
Je me souviens de vos clairières
Aux crépuscules mordorés
Dans un royaume sans frontières
Qu'autrefois j'ai tant adoré.
L'averse aux gouttes languissantes
Me remémore des sentiers
De mousse et d'aube renaissante,
Comment pourrais-je vous renier ?
Il est au bord de la rivière
Des rouvres et des cornouillers
Dont la paix m'a vu en prière,
Pensant à vous, m'agenouiller.

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samedi 3 décembre 2011

Je me demande...




Automne, Automne où allez vous,
Les bras chargés de feuilles mortes,
Botté de noir, coiffé de roux,
Automne, Automne où allez-vous ?

Brumeux dessus, triste dessous,
En ces jours où l'ombre l'emporte,
Automne, Automne où allez-vous
Les bras chargés de feuilles mortes ?

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