mercredi 22 juillet 2020

Monsieur le Président...



Monsieur le Président, la Mort qui met un terme

A nos plus beaux espoirs et à nos appétits,

Qui traite également le grand et le petit,

Vous arrache le chêne aussi bien que le germe,

 

Et qui fait le ciron égal au pachyderme,

La Mort qui n’entend rien aux chose de l’esprit,

Que n’arrête jamais la prière ou le cri,

Ni le feu de l’amour ni le cœur le plus ferme,

 

Cette Mort qui nous fait à tous grincer des dents,

Mérite, j’en conviens, Monsieur le Président,

Que vous autant que moi la traitions d’incivile.

 

Mais cependant s’il est dans une société

Cent façons de mourir qu’on soit jeune ou sénile,

Le meurtre, lui, n’est pas une « incivilité ».

 

                               ***

mardi 21 juillet 2020

Inutile.



Qui lira vraiment ces vers aujourd’hui ?

Et demain et le siècle qui suit ?

Si de les lire on se donne la peine

Encore faudrait-il qu’on les comprenne,

Que tous leurs mots ne soient pas oubliés,

Qu’on sache les scander sans bafouiller.

Rêvons, sachant que c’est peine perdue

Et puis la terre en sera-t-elle émue ?

Ainsi s’en vont les royaumes, les rois,

Le gai printemps et l’hiver froid…

Le temps moissonne et le temps ensemence,

Après cela le cycle recommence,

Que rajouter ? C’est la règle ici-bas

Quant à ces vers, ils ne serviront pas.

 

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