lundi 19 décembre 2016

Trois Invités.






Sur les sentiers brumeux des bois
Un tapis roux de feuilles mortes
Pour vous accueillir tous les trois :
L’Hiver à qui j’ouvre la porte,
Ton chien ensuite et toi.

La campagne devient silence,
L’après-midi touche à sa fin,
Je guette sur le seuil immense
De l’horizon du jour défunt
En espérant une présence,

En espérant un bruit de pas
Et dans l’ombre une silhouette ;
« Vent du Nord ici ou là-bas »
C’est ce que dit la girouette,
Pour ton chien, je ne l’entends pas.

Il fait bon chaud dans la cuisine,
La lumière brille au salon,
Dans la nuit rien ne se devine,
J’écoute en trouvant le temps long,
J’écoute et j’ai l’oreille fine…

Au fond d’un crépuscule froid
Je vous guette depuis ma porte
Pour vous accueillir tous les trois
Mais la lumière que je porte
N’éclaire mon seuil que pour toi.

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jeudi 1 décembre 2016

La Nuit d'Hiver.






Le soleil déclinant rouille les arbres
Du tronc à la dentelle des rameaux,
Sur les pavés polis comme du marbre
Les ombres s’allongent toujours plus tôt.

En ces roses légers, sous ce bleu pâle,
Le jour s’éteint au fond d’un ciel d’hiver,
Pignons et clochers noirs sur fond d’opale,
Sous le pont glisse un reflet qui se perd.

On croirait voir, peint sur la porcelaine,
Un crépuscule ancien et désuet,
Trésor acquis par quelque châtelaine
Pour l’admirer en ses salons muets.

Voici la nuit et le froid s’accentue ;
Comme je plains tous ceux qui resteront
Dehors au froid des nuits dont l’aube tue,
Ceux à qui nul ne dit : « viens, nous rentrons »…

                               ***

L'Ambre et la Rose.






Dans un jardin abandonné
Pousse la rose de Décembre
Dont les beaux jours se sont fanés ;
Dans un jardin abandonné.

La rose de l’an terminé,
Ma pierre, ô fidèle, c’est l’ambre ;
Dans un jardin abandonné
Pousse la rose de Décembre.

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mardi 22 novembre 2016

A Deux Pas de la Préfecture.






« Solitude ton nom
Se grave en feuilles mortes
Au pied de chaque tronc
Et, mots d’une autre sorte,
En rides sur mon front.

Dos voûté de l’attente
A la fin d’un matin
Dont les heures sont lentes,
Ban public et jardin,
C’est peu ; je m’en contente. »

Je ne sais ton souci
Moi, le passant qui passe
Mais qui regarde aussi
Et ces paroles lasses
Que je te prête ainsi
Sont celles que m’assure,
Pour toi, mon intuition,
A deux pas de la préfecture
Où tant de déceptions
Et tant d’espoirs murmurent…                

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lundi 21 novembre 2016

Les Arbres de Novembre.






La tempête de ce matin
Nous a volé toutes nos feuilles,
L’émeraude et l’or du jardin,
Et les rubis que l’on y cueille ;
Nous voici, pauvres, en hiver.
Un grand vent  nous fit cette injure ;
Nos bois ne se vendraient pas chers
Ayant perdu toute parure,
Toute couleur, toute beauté,
Toute ampleur et toute élégance.
Un grand vent nous a tout ôté,
Vestes, chapeaux, galons et ganses ;
Au gré du temps nous n’avons plus,
Solitaires dessous les nues,
Que la dentelle qui conclut
L’entrelacs de nos branches nues.

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