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mardi 5 juin 2018

Une heure.




Belle, je vous le dis, j’ai l’esprit fatigué,
Mon corps ne vaut pas mieux, tous deux sont à la peine
Et je ne vois pas où ce destin-là m’emmène,
Car il est des torrents dont nul ne sait le gué.

Et pourtant, me voici, comme un arbre élagué
Du fardeau trop pesant des branches qui le gênent,
Sentant la sève enfin monter en chaque veine,
Et le fleuve à son pied à nouveau l’irriguer.

Tout cela parce que je vous ai vue une heure,
Et que le temps passé, le plaisir m’en demeure ;
Qu’ajouter à cela qui ne soit deviné ?

Ma foi, vous le savez, et je me dis qu’importe
Si ces sentiments là sont un peu surannés,
Je goûte cependant le plaisir qu’ils m’apportent.

                               ***

vendredi 21 juillet 2017

L'arbre aux papillons.





Devant un « arbre à papillons »
Je souris à ma propre enfance,
A ce jardin où nous jouions
Devant un « arbre à papillons.

Ma grand-mère inventait des noms,
Je m’en souviens parfois par chance,
Ainsi de « l’arbre à papillons »
Où me sourit ma propre enfance.

Car c’est ainsi qu’elle appelait
Ce que « lilas d’été » l’on nomme
Ou « Buddleia » si je voulais
Paraître savant chez les hommes.

En grappes de fleurs à foison,
-Celles d’alors étaient violettes-
Puisque nombreux ils y volettent,
C’était donc « l’arbre à papillons ».

                               ***

mardi 18 juillet 2017

La Vieille Alliance.




Ces vers aux échos des forêts,
Par les halliers et les guérets
Au nom d’une très vieille alliance,
De joies en durable confiance,
Chaque jour en chaque saison,
De branche nue en frondaisons
Entre les arbres unanimes
Et moi faiseur de vieilles rimes.
Pour l’orme, le chêne et le pin,
Pour le saule et l’aubépin,
Pour le cyprès, l’if et le hêtre,
Le charme et l’érable peut-être,
Pour le peuplier, le bouleau,
Le prunellier et le sureau
Et pour le platane,  ces strophes
Qui de légendes ont l’étoffe.
Au nom d’antiques libertés,
D’édits perdus et de traités,
D’espoir sans doute et de patience,
Au nom d’une très vieille alliance.

                               ***        

mardi 4 juillet 2017

Un vieux chêne.





Les bois touffus ont tant vieilli
Qu’il n’y reste plus qu’un vieux chêne
Entouré d’un maigre taillis
Que ce vieillard étonne et gêne.

Le chant de son feuillage au vent
Ne leur dit rien ; ils ne comprennent
Plus les mots dont on usait avant,
Les mots des hêtres et des frênes,

Des mélèzes, des grands sapins,
Des confidences de la brise,
Ni des rumeurs dans les lointains
Dont quelque tempête se grise.

Les bois chantaient à l’unisson
La même harmonieuse mesure
Mais qu’attendre de ces buissons
Bons à couvrir quelque masure,

Lequel en premier dit : « cessons ! » ?
Le vieux chêne rêve et chantonne
Pour lui tout seul une chanson
Dont quelques arbustes s’étonnent.


                               ***