Belle, je
vous le dis, j’ai l’esprit fatigué,
Mon corps ne
vaut pas mieux, tous deux sont à la peine
Et je ne
vois pas où ce destin-là m’emmène,
Car il est
des torrents dont nul ne sait le gué.
Et pourtant,
me voici, comme un arbre élagué
Du fardeau
trop pesant des branches qui le gênent,
Sentant la
sève enfin monter en chaque veine,
Et le fleuve
à son pied à nouveau l’irriguer.
Tout cela
parce que je vous ai vue une heure,
Et que le
temps passé, le plaisir m’en demeure ;
Qu’ajouter à
cela qui ne soit deviné ?
Ma foi, vous
le savez, et je me dis qu’importe
Si ces
sentiments là sont un peu surannés,
Je goûte
cependant le plaisir qu’ils m’apportent.