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mardi 5 mai 2020

L'arbre.



Là-bas, tout au bout de la rue,

Permanence, immobile et trompeuse de l’arbre

A l’aune du passant, sûrement pas du marbre

Dont l’acanthe[1] n’est pas émue

Par la saison nouvelle ou le souffle du vent.

Mais l’arbre dit le bois

Comme la cloche dit le soir,

Comme l’écho d’un psaume annonce le couvent ;

Le bois parle du monde

De ce qui pousse et croît au-delà du village,

De ce qui , laissé libre, efface le bornage

Avec ce qui le fonde.

Un arbre sur l’asphalte, un arbre inaperçu,

Rêvant un rêve verdoyant,

Un jour viendra -l’arbre est patient-

Son rêve de forêt ne sera pas déçu.

 

                               ***       


[1] La feuille d’acanthe est un motif ornemental classique en architecture.


jeudi 6 février 2020

Sans retour.




Des arbres sont tombés au dernier coup de vent,
D’autres seront plantés, tout sera comme avant…
On aimerait le croire et ce n’est pas possible,
Silhouette bien sûr, nuances et reflets,
Mille points de détail qu’on ne décrit jamais,
Manquent soudain et c’est irréversible.
Ce que l’on connaissait « de toute éternité »
Appartient au passé mais comment l’accepter ?

Palais et monuments, villes comme villages,
Les gens évidemment, même les paysages,
Tous doivent s’incliner devant la dure loi
Qui sépare à jamais aujourd’hui d’autrefois.

La flamme d’un regard et les traits d’un visage,
Le plus fidèle amour ne sont que de passage,
Et les vers du poète et la gloire des rois,
La force du guerrier et du savant la science,
De l’homme l’ambition, de l’enfant l’insouciance
Et la misère aussi de nos jours trop étroits.
L’arbre à peine tombé, voici qu’on le remplace
Et que le souvenir du précédent s’efface.

                               ***