jeudi 1 décembre 2016

La Nuit d'Hiver.






Le soleil déclinant rouille les arbres
Du tronc à la dentelle des rameaux,
Sur les pavés polis comme du marbre
Les ombres s’allongent toujours plus tôt.

En ces roses légers, sous ce bleu pâle,
Le jour s’éteint au fond d’un ciel d’hiver,
Pignons et clochers noirs sur fond d’opale,
Sous le pont glisse un reflet qui se perd.

On croirait voir, peint sur la porcelaine,
Un crépuscule ancien et désuet,
Trésor acquis par quelque châtelaine
Pour l’admirer en ses salons muets.

Voici la nuit et le froid s’accentue ;
Comme je plains tous ceux qui resteront
Dehors au froid des nuits dont l’aube tue,
Ceux à qui nul ne dit : « viens, nous rentrons »…

                               ***

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