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dimanche 21 octobre 2018

Mauvais rêve.




I.

Je vois un corbeau centenaire
Au bout d’un hiver désolé ;
Rien là que de très ordinaire,
Je vois un corbeau centenaire.

Il a pour nom « Année Amère »
Et n’est pas prêt de s’envoler ;
Je vois un corbeau centenaire
Au bout d’un hiver désolé.

II.

Je vois un grand loup solitaire
Assis sur un rocher moussu,
Sa faim dépasse sa misère ;
Je vois un grand loup solitaire.

Etrange ? Non, et le contraire
M’aurait certainement déçu ;
Je vois un grand loup solitaire
Assis sur un rocher moussu.

III.

Celle qui tient la faux en main
Ne fut jamais une glaneuse,
Nul ne l’a vue manquer de pain,
Celle qui tient la faux en main.

Et que hier l’apprenne à demain,
On ne l’a jamais vue flâneuse ;
Celle qui tient la faux en main
N’est pas non plus une glaneuse.

IV.

Quatre cavaliers en chemin
Depuis l’avènement du monde ;
Les loups et les corbeaux ont faim,
Elle rêve aux moissons fécondes
Et sa faux attend le regain…

                               ***        

mardi 22 novembre 2016

A Deux Pas de la Préfecture.






« Solitude ton nom
Se grave en feuilles mortes
Au pied de chaque tronc
Et, mots d’une autre sorte,
En rides sur mon front.

Dos voûté de l’attente
A la fin d’un matin
Dont les heures sont lentes,
Ban public et jardin,
C’est peu ; je m’en contente. »

Je ne sais ton souci
Moi, le passant qui passe
Mais qui regarde aussi
Et ces paroles lasses
Que je te prête ainsi
Sont celles que m’assure,
Pour toi, mon intuition,
A deux pas de la préfecture
Où tant de déceptions
Et tant d’espoirs murmurent…                

             ***

mardi 15 novembre 2016

Petite Musique de Nuit.




Petite musique de nuit
Pour bercer l’angoisse et la veille,
Aigre couplet de mes ennuis
Dont chaque note fait merveille
Pour accompagner mes soucis,
Petite musique têtue
Qui sans fin déambule ici,
Ligne mélodique ténue,
Accord tristement obstiné
Contrepoint de ma nostalgie,
Refrain jamais abandonné
De ma vieille mélancolie,
Je pourrais t’inventer par cœur,
Sans me tromper, note après note,
Moi le public et moi l’auteur
A l’attention lasse et dévote.

                               ***

samedi 1 octobre 2016

Ecrits Politiques - X.






Ce n’est pas seulement la paix
Que nous quittons ou qui nous quitte,
C’est tout un âge au grand complet
Et qui n’était pas sans mérites.

On ne sait pas ce qui s’approche
Mais on le craint et à bon droit ;
Ce qu’on croyait dur comme roche 
Soudain n’a plus beaucoup de poids.

On cherche en vain des hommes sages
Dont la science avec le sang-froid
Pourrait éclairer ce passage ;
Chaque heure augmente notre effroi.

Le temps est venu des bavards,
Démagogues ou fanatiques
Et le mensonge des vantards
Se nomme aujourd’hui  « politique ».

                               ***        

mercredi 1 juin 2016

Longue nuit.




 Longue, trop longue nuit sans rêve qui l’égaye,
Faut-il que toute vie en tel sommeil se paye ?
S’il faut qu’avant le temps je connaisse ma mort,
A quoi me sert d’écrire, à quoi bon tout effort ?

S’il faut, jour après jour, cheminer et descendre
Toujours un peu plus près et de l’ombre et des cendres,
A quoi bon cultiver malgré tout les vertus
Et le courage avec, s’ils sont déjà battus ?

Un désert effrayant, hostile, aride, immense,
Où règnerait la nuit, le vide et le silence,
Un désert où se perdre et ne plus exister,
Un exil sans remède en son éternité…

Ô nuit, terrible nuit où meurt toute présence,
Infini de l’exil où la peur vous devance,
Pourquoi devons-nous vivre et pourquoi donc lutter
S’il nous faut te connaître et en vain t’affronter ?

                               ***




mercredi 4 mai 2016

L'Ombre Qui Passe.






L’ombre a passé… Pour un instant :
Un jour, une semaine ou une année ;
Elle a passé comme fait la nuée,
Comme le froid ou l’averse obstinée ;
Ce n’est jamais que pour un temps.

Ce n’est jamais une victoire,
Un armistice et moins encor la paix,
C’est un caprice, une trêve ou un prêt,
Une coupe, une pause, un espoir, un souhait,
Jamais un arrêt de l’histoire !

L’ombre a passé, le ciel est bleu,
Le pain qu’on mange a le goût de la vie,
Le rire existe et l’amour fait envie,
L’heure qui vient ne vous est pas ravie
Et c’est beaucoup en restant peu ;

L’ombre a passé comme les litanies
Mais à jamais ce serait mieux.

                       ***