C’était il y
a très longtemps, t’en souviens-tu ?
Dis-moi, te
souviens-tu de cette nuit d’orage
Dans ce
grand pré dont les herbes sauvages
Bruissaient
autour de nous comme au rythme impromptu
Des gestes
caressants ; vierges, tournez la page !
Tournez la
page, ô vous, les innocents,
Et froncez
le sourcil, gens de bien plus que sages ;
L’orage
était lointain - n’étions-nous pas en nage ? -,
Le vent à
fleur de peau, le souffle s’espaçant,
A l’ultime
moment d’un bonheur de passage,
Ce sourire
soudain, étrange et languissant,
Un sourire
apaisé naissant sur ton visage,
Comme au
lointain s’apaise en même temps l’orage,
Je le revois
encore et comme j’en ressens,
Dis-moi que
toi aussi, le sens et le message.
L’amour à
terre
Et ce mot convenu :
Le passage
du temps ;
Dis-moi, t’en
souviens-tu ?
***