(Strasbourg - Place de la République - Printemps 2019.) |
Il y avait un très bel arbre
-Plus vieux, beaucoup plus vieux que moi-
Vaste, imposant, un géant et un roi ;
Mais rien n’est gravé dans le marbre :
Il est tombé, cela fait juste un mois.
Un mauvais soir, le grand vent et l’orage,
D’un seul coup l’ont déraciné.
Je reste là, bras ballants, étonné,
Et je revois son splendide feuillage,
Des jonquilles poussaient sous son ombrage…
Je l’ai connu , je n’étais qu’un enfant,
Son tronc d’abord, la couleur de son ombre,
-Car il était vêtu de pourpre sombre-
Sa taille énorme et son port triomphant
M’offraient un rêve et des questions sans
nombre.
Puis je l’aimais adulte autant qu’adolescent,
J’allais pour une course au voisinage,
D’un pas plus lent, l’admirant au passage…
Le temps emporte tout, nul n’y consent
Mais c’est ainsi que l’on tourne une page.