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vendredi 17 août 2018

Le moulin de Cougnaguet .



Dans un vallon profond
Qu’entourent des falaises
L’Ouysse[1] se morfond
Ou serpente à son aise.

Au bout de son cours frais
Un vieux moulin se dresse
Où tremblent les reflets
Dans le flot qui se presse.

Ce moulin fortifié
En paix dessous l’ombrage
Est un vieil ouvrier
Toujours à son ouvrage.

Dans le même décor
Que les siècles patinent
La meule tourne encor
Pour moudre la farine.

La pierre accompagnant
L’Ouysse cristalline,
Fredonne le beau chant
Des saisons sans famine,

Et des greniers remplis,
Quand les hommes n’ont cure
Des mois en blanc surplis
Et de Dame Froidure.

Il redit les couplets
De ces jours d’abondance
Rare et puis nos regrets
Devant leur inconstance.

             ***


[1] Le moulin de Cougnaguet,  construit au XIVe siècle par des moines sur la petite rivière l’Ouysse, se situe dans le Lot, en Quercy.

jeudi 7 décembre 2017

Tel est l'Hiver.





Gris, noir, ocre et terre de Sienne,
Jaune soufre ou filasse et bleu
Si pâle au ciel, ce sont les tiennes
Ces couleurs, Hiver, et c’est peu.

J’oubliais, quand le soleil brille,
Celle du cornouiller sanguin,
Rouge-vieux sang de la famille
Des impunis quoique assassins.

Et dessus les chemins, la boue,
L’étang gelé au vent glacial
Qui vient vous écorcher la joue,
Même en marchant d’un pas martial,

Emmitouflé dans plus de laine
Que jamais n’en porta mouton .
Tel est l’Hiver : fume l’haleine
Qui vient geler sur le menton…

Et les reflets de la rivière,
Courent toujours indifférents,
Entre les éclats de lumière
Sous les saules désespérants.

                               ***        

jeudi 6 avril 2017

Un Chant d'Evocation.




Il regarda droit devant lui,
Au bout de l’horizon était une montagne ;
Où la lune a brillé, l’étoile luit.
Ce fut un chant comme le vent qui gagne
En s’enflant peu à peu et que l’ombre conduit,
Un chant de sapins noirs et de hautes fougères
La nuit venue au bord d’une clairière,
Le chant de tous les châtaigniers
Et des chênes si vieux qu’ils sont presque oubliés,
Un chant où bruissaient les feuillages
De tous les bois au cours des âges
Et des arbres à l’unisson
Du coudrier jusqu’à l’ormeau,
Comme du hêtre et du bouleau.


Et puis il regarda un champ et sa moisson
Et ce fut un chant de vergers,
Un chant de vignes, de maisons,
Chant de jardins, de potagers,
Un chant de fleurs et de prairies,
Un chant d’aulnes, de haies fleuries.


Puis il regarda la rivière
Et ce fut un chant de ruisseaux,
De fleuves roulant sans défaut
Dix mille printemps de lumière,
D’étangs aux reflets de sagesse,
De sources murmurant sans cesse,
De fontaines autant qu’il faut

Et celui qui chantait sourit
Comme celui qui vous l’écrit.

                               ***