Affichage des articles dont le libellé est memory. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est memory. Afficher tous les articles

jeudi 11 août 2016

Les Contes d'autrefois.






C’était en fin d’après-midi,
Les arbres étaient blancs de givre
Et nous étions un vendredi.
L’hiver semblait sorti d’un livre,
L’un de ceux que j’aimais enfant,
Rempli de ces vieilles légendes
Que j’aime encore maintenant :
Celles qu’il faut que l’on entende
En frissonnant un peu de froid
Car la vendeuse d’allumettes
Ne connaîtra jamais de toit
Et que la mort de la pauvrette
Est aussi triste qu’autrefois.
Celles qu’il faut que l’on entende
Dites par l’une de ces voix
Qui vous en fît un jour l’offrande
En souriant comme il se doit.
Elle n’est plus ou plus la même
Mais l’hiver lui ne change pas ;
Ce conte là parlait de Brême,
Cet autre sans doute d’un chat…

                               ***        

jeudi 14 juillet 2016

Hier.



(Saumur et la Loire.)

Où sont les courses vagabondes
A travers champs, bois et guérets ?
Quand j'imagine la forêt
Je sens une peine profonde.

De regrets ma mémoire gronde
En se souvenant de l’attrait
Des champs, des bois et des guérets ;
Où sont les courses vagabondes ?

Avant que l’aube au ciel se lève
J’allais par les bourgs endormis,
Droit vers un but toujours remis ;
L’air encor frais berçait mon rêve.

J’allais, ivre du paysage
Qu’inondait le soleil de juin,
Admirer était tout mon soin
Et j’admirais chaque village.

Alors, au long de mon errance,
J’ai connu plus d’un bel endroit,
Ce soir le ciel tissé d’orfroi
Me rappelle mon espérance.

Mais la route n’est plus pour moi,
Je ne puis revivre cet âge
D’amours, de vent, de paysages
A l’horizon de mes émois.

Elle doit bien être grand-mère,
La belle que j’aimais alors
Et que demeure-t-il encor
De certains chemins de naguère ?

Presque illisible un écriteau,
Quelques herbes, de la poussière,
Près des ruines d’une chaumière,
Au lieu du bois, un boqueteau…

Tout alentour une clôture,
Une  barrière, un barbelé ;
Mon horizon s’est envolé
Loin de ces treillis qui l’emmurent.

Il a rejoint dedans mon cœur
Tout l’autrefois de mes images,
La liberté de tant de pages,
Ce qui me reste de douceur.

Où sont les courses vagabondes
A travers champs, bois et guérets ?
Quand j'imagine la forêt
Je sens une peine profonde.

De regrets ma mémoire gronde
En se souvenant de l’attrait
Des champs, des bois et des guérets ;
Où sont les courses vagabondes ?

                               ***                      

lundi 6 juin 2016

1788 (II).







Ici c’est encore le calme et le silence
Mais l’étude n’est plus, il s’en faut, sans soucis.
Dehors un vent mauvais tourbillonne et s’élance,
Une rumeur grandit, prémices de violences,                                   
Un destin fait d’excès, d’ombre, d’erreurs aussi ;
C’est encore la calme et le silence ici.

Des tomes oubliés ouvrent les vieilles pages
D’une ode désuète, d’un sonnet dépassé,
Murmures harmonieux des amours d’un autre âge,
Et pourtant – regardez ! -, ni plus fous, ni plus sages…
Un parfum de papier que le temps a chassé
Sur des rayons lointains de poussière embrassés.

Ici le temps n’est plus à de vains bavardages,
Ma plume, hâtons-nous, l’époque a rétréci,
Les jours nous sont comptés, voici venir l’orage
Où l’amoureux des vers est un vain personnage
Et le gardien des mots, un songe-creux ranci ;
Hâtons-nous donc, ma plume et poursuivons ainsi,
Achevons le travail comme ces vers ici.

                               ***                                                       

lundi 25 avril 2016

Au Fil de l'Eau.






Bribes d’ailleurs, bribes d’antan,
Cet autrefois de la mémoire
Dont ce soir je vais souffrir tant,
Mon temps ressemble au fleuve Loire
Entre ses bancs de sable blanc
Et la broussaille de ses îles,
Toujours rapide et toujours lent
En ses méandres inutiles ;
Glissez, fuyez au fil de l’eau,
Jours de malheur, jours de liesse,
Fuyez, glissez comme ces mots
Sur la feuille que je rapièce.
     
                 ***


samedi 20 février 2016

Entre-Deux.






Tout est jeune, clair et riant
Ou ce jour, au moins, tout le semble
Et les reflets sur l’onde tremblent
Où miroite un soleil brillant.

Midi blanchit les colombages,
Là-bas le saule a reverdi,
Le vent sur l’eau a tressailli
Que tout est calme et doux et sage,

Comme on le lit dans les récits
Des vieilles légendes que j’aime
Ou peut-être dans ces poèmes
Qu’on ne récite plus ici.

Où donc vous cachez-vous ma mie ?
Au bord de l’eau des souvenirs,
Jeune homme, je vais me tenir,
Au bord de l’eau des souvenirs
Où nos heures passent unies.

Midi blanchit les colombages
Venez partager ce moment
Et si ce n’est qu’un seul instant
Ce sera mieux que rien pourtant,
Bien mieux qu’un rêve ou qu’une image.

Viendrez-vous ? Je sais bien que non
Car le soleil sur l’horizon,
Si bas, dit une autre saison.

                     ***

dimanche 14 février 2016

A la Saint-Valentin.



Musée de l’Oeuvre Notre-Dame. Strasbourg.

Longue journée et morne à force de silence,
Malgré les souvenirs, un vide immense
Où vont glisser les heures lentement,
Éphémères ou non, heureux amants,
Vous seuls, qui savez si bien vous suffire,
Vous connaissez en ce qui vous attire
Ce que vaut l’existence et seuls, à deux,
Vous saurez en combler le vide un peu.

Pardon, mais si ce n’est vous que je fête,
C’est de mémoire, un rêve que vous faites
Comme en son temps de même je l’ai fait
Pour l’oublier et ce jour, en effet,
M’en souvenir avec mélancolie.
Le feu consume et vos amours jolies,
Amants, heureux amants, s’envoleront
Comme fait la fumée et vous seront
Un jour d’une saint-Valentin future,
Source des mêmes mots je vous l’assure…

                     ***