mercredi 17 juin 2015

Trop ou Trop Peu.






Je regarde en moi-même –est-ce encore une honte ? –
L’ombre noire des toits sur le jade étoilé
D’un beau soir silencieux, lorsque la fraîcheur monte
De l’allée endormie et du massif voilé.

Faut-il me condamner en tout ce qu’il me reste
De n’avoir su que perdre et jamais retrouver ?
C’est un poème ancien, c’est une longue geste,
L’ouvrage et le jardin ne sont pas achevés.

Je n’ai pas à choisir Proserpine ou Cybèle,
Non plus la rose rouge ou la fleur du Léthé,
Le fleuve sans mémoire aux blancheurs d’asphodèle,
L’absence du paraître ou les longs jours d’été.

Je ne prononce pas mais mon rêve regarde
Tout au fond de lui-même et sait tout ce qu’il peut,
Ce qu’il a laissé fuir comme aussi ce qu’il garde
Sans savoir aujourd’hui si c’est trop ou trop peu.

                                 ***



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