Je regarde en moi-même –est-ce
encore une honte ? –
L’ombre noire des toits sur le jade
étoilé
D’un beau soir silencieux, lorsque
la fraîcheur monte
De l’allée endormie et du massif
voilé.
Faut-il me condamner en tout ce qu’il
me reste
De n’avoir su que perdre et jamais
retrouver ?
C’est un poème ancien, c’est une
longue geste,
L’ouvrage et le jardin ne sont pas
achevés.
Je n’ai pas à choisir Proserpine ou
Cybèle,
Non plus la rose rouge ou la fleur
du Léthé,
Le fleuve sans mémoire aux
blancheurs d’asphodèle,
L’absence du paraître ou les longs
jours d’été.
Je ne prononce pas mais mon rêve
regarde
Tout au fond de lui-même et sait
tout ce qu’il peut,
Ce qu’il a laissé fuir comme aussi
ce qu’il garde
Sans savoir aujourd’hui si c’est
trop ou trop peu.
***
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