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dimanche 8 décembre 2019

Celles à venir.




Branches parmi les troncs et rameaux et brindilles,
Nudité, canevas, c’est comme il vous plaira,
Afin que le saphir et l’émeraude y brille,
La trame du tissus qu’un Printemps tissera.

Sous l’ardoise du ciel où l’Hiver s’effiloche,
La dentelle d’un deuil, rien de plus pour l’instant,
Pour grise qu’elle soit, sur la toile du temps,
Un camaïeu de bruns de la rouille à la roche,

Et l’ombre de Décembre où les matins fléchissent
Tôt vers le crépuscule et la tranquillité,
Projets élaborés, patience à pas comptés,
Heures d’entre les murs, uniformes et lisses ;

Celles qui disent peu prédisent encor moins,
Langueur de toute absence à tout repos propice
Et celles à venir qui cependant s’immiscent
Dans le vague dessin des grands arbres au loin…

                               ***

mardi 19 novembre 2019

Au bout de la rue.




Tout au bout de la rue
Où les feuillages roux
Guettent la survenue
Rêvée du prochain coup
De vent pour qu’après tout
Ne soit que branches nues,

Là-bas où les vieux toits
Croissent sur le ciel sombre,
Plus ou moins de guingois,
Et s’entrecoupent d’ombre,
De cheminées sans nombre,
Aux greniers d’autrefois,

Dans cette aube lointaine
Et qui renaît si tard,
De lueurs incertaines
Et de bancs de brouillard,
Au-delà du regard,
Presque un présage à peine,

Maintenant je ressens,
Je perçois sa venue,
Il ne m’est plus absent :
Sa course retenue,
L’hiver monte à pas lent
Tout au bout de la rue.

                               ***        

mardi 10 septembre 2019

Lumière de l'automne.



(Canal du Rhône au Rhin près de Plobsheim - Alsace.)

La lumière d’automne est si mélancolique,
Si pleine de regrets et de séparations,
D’inéluctables fins et de vaines suppliques
Et douce malgré tout de l’être sans passion.

Une peine tranquille et peut-être opportune
Où vont se dissiper les excès de l’été,
L’excès de son ardeur, celui de sa fortune,
Vanité de ce monde où tout est vanité.

Aube longue à venir que chaque jour repousse,
Chacun pourrait trouver matière à méditer
Dans le vent qui fraichit et dans la feuille rousse,
Un jardin qui se fane a de quoi raconter.

Ma parole n’est pas la parole angélique,
Je ne suis qu’un passant amoureux des reflets
Et des mots qu’on assemble en ces bouquets uniques
Dont, comme les saisons, l’éphémère me plaît.

L’éphémère et le temps, l’un et l’autre s’impliquent,
Je me tais maintenant, mon poème est complet,
Vous me pardonnerez ce chant presque mystique,
La faute n’en est pas à celui qui l’a fait,

La lumière d’automne est si mélancolique…

                               ***