vendredi 19 juin 2015

Profession de Foi.






Qu’ai-je à faire ici-bas de vos grandes cités,
Usines du néant, dômes des vanités ?
Ce que j’aime d’abord c’est la forêt ouverte,
C’est le vallon ombreux, c’est la combe déserte
Et le damier des champs où s’enfuit l’horizon,
A hauteur de soleil et à temps de saisons,
Mes heures de labeur, mes heures paresseuses
Que seul rythme le vent de chansons en berceuses,
Le nuage dont l’ombre accourt auprès de moi
Et l’écho suranné qui dort en chaque mois.
Ce que j’aime d’abord c’est ce chemin de pierre,
C’est ce vieux pont de bois dessus cette rivière
Où le jour se raconte en un ciel de reflets
Et la rive sans but où le chardon se plait,
C’est la sérénité, la tranquille assurance
De l’instant où l’on vit d’éternelle ignorance,
Riche seulement d’être, à l’heure des moissons,
Celui qui sait sourire et murmure : « Passons ».

                                ***
 

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