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lundi 22 janvier 2018

Crépuscule incertain.




Je regarde la route au pied de la colline,
C’est une heure de paix, le jour tire à sa fin,
Tout un monde lointain s’y dessine en traits fins
Et voici maintenant qu’une ombre s’y devine.

Certains coins du pays font déjà grise mine,
Au pied de la montagne aveugle en son dédain,
Dans la ruelle étroite à l’écart des jardins,
Dans les hameaux déserts où l’absence rumine.

Cette route à mes pieds, je la suis du regard,
Elle s’en vient de loin mais il est bien trop tard
Pour encore espérer qu’un voyageur l’emprunte.

Le ciel pâle s’éteint, voici venir la nuit
Lente et lourde à la fois de tristesse et de craintes
Mais Prométhée est mort et c’est bien là l’ennui…

                               ***

mardi 12 juillet 2016

La Vêture.






Quand le soleil fait promesse
D’un beau matin accueillant
Il n’est pas une tristesse
Qu’on n’aille alors oubliant.

A midi, le ciel se voile,
Le monde est moins lumineux,
Dans le soir gris, malheureux,
On cherche en vain une étoile.

Le ciel et le quotidien
De notre cœur se ressemblent,
Nos trois âges aussi bien,
Que ces mots disent ensemble.

La pêche a belle pelure,
Le temps passe comme il doit,
La chair en devient trop mûre
Et pourrit sans autre choix.

L’amour a belle vêture
Qui subit la même loi
Et son avenir murmure :
« On ne peut être deux fois. ».

Mettez soleil et liesse
En vos quatrains, le temps presse,
De l’amour au moins autant ;
Vous savez ce qui l’attend.



                               ***                      

lundi 6 juin 2016

1788 (II).







Ici c’est encore le calme et le silence
Mais l’étude n’est plus, il s’en faut, sans soucis.
Dehors un vent mauvais tourbillonne et s’élance,
Une rumeur grandit, prémices de violences,                                   
Un destin fait d’excès, d’ombre, d’erreurs aussi ;
C’est encore la calme et le silence ici.

Des tomes oubliés ouvrent les vieilles pages
D’une ode désuète, d’un sonnet dépassé,
Murmures harmonieux des amours d’un autre âge,
Et pourtant – regardez ! -, ni plus fous, ni plus sages…
Un parfum de papier que le temps a chassé
Sur des rayons lointains de poussière embrassés.

Ici le temps n’est plus à de vains bavardages,
Ma plume, hâtons-nous, l’époque a rétréci,
Les jours nous sont comptés, voici venir l’orage
Où l’amoureux des vers est un vain personnage
Et le gardien des mots, un songe-creux ranci ;
Hâtons-nous donc, ma plume et poursuivons ainsi,
Achevons le travail comme ces vers ici.

                               ***