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jeudi 18 mars 2021

Vieux-Nice.

 

 


 

Dans les ruelles du Vieux-Nice

S’en reviennent tranquillement

Ces mots que je vais murmurant

Comme une chanson que l’on bisse.

 

Qui trouvera ces vers simplets

Et l’air un peu passé de mode ?

Les ombres, que le soleil brode

Au fil d’or, aiment ces couplets

Car ils sont nés dans la fournaise

D’un grenier, au bout de l’été,

Où quelque amour en liberté

Pouvait rêver tout à son aise.

 

Sur les pavés irréguliers

C’est bien l’été des retrouvailles

Où les façades emmuraillent

Dans les midis en pointillé

Le calme des fraîcheurs obscures.

 

Dans une cour, trois mots chantants

Et ce refrain en même temps

Entre fenêtres et toitures…

Un refrain cent fois répété

Dans la gaieté de l’aventure

Pour l’amour qui, je te l’assure,

Ne cesse jamais d’exister.

 

Sainte Reparate est si fraîche

Mais sombre aux yeux ensoleillés

Où le même sourire a brillé ;

Non, je ne crois pas que l’on pêche

En chantonnant parfois à deux…

 

Et dehors midi continue

A poursuivre l’ombre des rues

De son inextinguible feu.

 

                               ***       

jeudi 19 novembre 2020

Le vieux livre.

 

 

 
 

Le livre est en mauvais état,

Il appartenait à mon père

Qui pour l’acquérir n’avait pas,

A l’époque, d’argent ou guère.

J’imagine qu’il l’acheta

Lorsqu’il s’en revint de la guerre ;

Quarante-six, on l’imprima,

Pour qui fut-il une « première » ?

Je ne sais qui le maltraita,

-C’est peut-être à force de plaire

Que tout le dos s’en déchira-,

Ni sur quel étal terre à terre

Mon père à la fin l’acheta.

Ce soir mon cœur est une pierre

Et je parcours de ci delà

Tout ce que lui aussi naguère,

Page après page, feuilleta,

Point de mire ou point de repère,

Malgré le temps qui s’envola,

Ces pages où mon cœur se serre

D’aimer encor ce qu’il aima

Sont dans Alcools d’Apollinaire.

 

                               ***       

 

lundi 2 novembre 2020

Bruges l'ancienne.

 

 


 

Bruges mais un peu « de mémoire »,

Aux souvenirs mal consignés,

L’été d’un voyage oublié

Dont le ciel gris manquait de gloire.

 

L’eau des canaux s’écoule noire,

De grands arbres tranquillement

Dominent un mur peint en blanc

Et quelques pignons sans histoire.

 

Cet été sombre me rappelle

Qu’à Bruges, Notre-Dame attend

Une prière faite antan

Au pied de sa piéta si belle…

 

Pardon si parfois je mélange

Les souvenirs, les sentiments,

L’ordre des jours et des moments

Ou si hier et jadis s’échangent.

 

J’écris autant qu’il m’en souvienne

D’un été de pavés luisants,

D’un hôtel sombre et apaisant

Si peu qu’aujourd’hui j’en retienne,

 

De pignons de briques sans âge,

D’une tristesse sans passé

Que je parvenais à lasser

En visitant le béguinage.

 

                               ***