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vendredi 6 janvier 2017

Juste.






Juste une lampe à lire
Et partout la pénombre
Des soirs où l’on désire
Oublier les jours sombres,

Ceux dont le pas est lourd
Et ceux qui raccourcissent,
Ceux qui sont sans amour,
Ceux qui le rétrécissent.

Un livre sous les yeux,
Jaune dans le halo
De la lampe et si vieux
Qu’il dit d’étranges mots.

La nuit, très loin dehors
Achève de tomber
Sur un Automne d’or
Et des champs embourbés,

Un petit bout d’averse
Réduit à l’essentiel
Où le soleil qui perce
Dessine un arc-en-ciel.

Une lampe tout juste
Et combien de pensées,
Certaines qu’on ajuste
Et d’autres délaissées.

                        ***

lundi 6 juin 2016

1788 (II).







Ici c’est encore le calme et le silence
Mais l’étude n’est plus, il s’en faut, sans soucis.
Dehors un vent mauvais tourbillonne et s’élance,
Une rumeur grandit, prémices de violences,                                   
Un destin fait d’excès, d’ombre, d’erreurs aussi ;
C’est encore la calme et le silence ici.

Des tomes oubliés ouvrent les vieilles pages
D’une ode désuète, d’un sonnet dépassé,
Murmures harmonieux des amours d’un autre âge,
Et pourtant – regardez ! -, ni plus fous, ni plus sages…
Un parfum de papier que le temps a chassé
Sur des rayons lointains de poussière embrassés.

Ici le temps n’est plus à de vains bavardages,
Ma plume, hâtons-nous, l’époque a rétréci,
Les jours nous sont comptés, voici venir l’orage
Où l’amoureux des vers est un vain personnage
Et le gardien des mots, un songe-creux ranci ;
Hâtons-nous donc, ma plume et poursuivons ainsi,
Achevons le travail comme ces vers ici.

                               ***                                                       

dimanche 22 mai 2016

La Lecture.





Je suis au soleil et je lis,
Tout le reste est sans importance :
Les amours tissées d’inconstance
Aux mille souvenirs pâlis,

Toutes les peines encourues,
Ô mon aveugle ange-gardien,
Au hasard des jeux quotidiens,
Et des fortunes de la rue.

Les mots me donnent en aubade
Une promesse d’infini
Où renaissent tous les bannis
De mes espérances maussades.

Le monde se plaît à changer
Qu’écrivent les mots d’une page,
Liqueur des plus nobles cépages
Pour le cœur le plus affligé;

Je lis et rien d’autre ne compte,
Douceur des printemps de mémoire,
Souple étoffe d’or et de moire,
Serais-je ce qu’on me raconte ?

                               ***                                       

mercredi 17 février 2016

La Tanière aux Livres.






C’est un foyer douillet et presque une tanière
Où des livres partout, du parquet au plafond
Offrent aux habitants un silence profond
Et la paix et l’oubli qui sont leurs fins dernières.

Des camaïeux de gris calmes des jours d’hiver
Aux étangs d’or, l’été, de ces heures tranquilles,
Cet étrange lieu forme un « ici » de presqu’île
Que contourne le Sort en ses ruisseaux divers.

Dans ce temps qu’on ignore ou ce temps qu’on feuillète
Glissent quelques reflets sur la pointe des pieds
Et comme une ombre ancienne au parfum de papier
Que rien du monde à naître ou du défunt n’inquiète.

C’est un repli soyeux de savante poussière,
D’historique sagesse et d’inutiles riens
D’où vous pourrez gagner, si cela vous convient,
Cet au-delà sans nom des sentes traversières.

                                ***

vendredi 17 juillet 2015

Histoire de Bibliothèque.






L’été brûle l’après-midi
Et dans l’ombre qui m’en délivre
L’odeur de vieux papier des livres
Flotte paisible et m’engourdit.

Sur les rayons cent mille pages
De ce même papier jauni
Échangent des amours sans âge
Et des couronnes d’or terni.

Les haut-faits anciens se dessèchent,
Des vers viennent s’éparpiller
Au bord d’un signet oublié
Où quelque grande Dame pêche.

Les heures font, toute en longueur,
Une haie à ces vieux ouvrages
Où somnolent tant de langueurs,
Tant de plaisir et tant de rages.

                    ***