dimanche 18 novembre 2018

Un jardinier en Beauce.




Je ne sais rien du temps qui grave sur le marbre
Le nom des grands combats et leurs morts glorieux
Mais ce que le soleil au moment des adieux
Peint d’automne au sommet flamboyant des grands arbres.

Je ne sais de l’hermine et même de la martre
Que ce qu’un vieux tableau m’en montre en d’autres lieux,
Mais je sais la couleur de la pierre de Chartres
Quand l’aube qui revient semble un office pieux.

Et je sais le bonheur que l’on a d’être au monde
Quand l’éclat du printemps se reflète dans l’onde
Et fuit et s’éparpille en suivant le courant,

Et si je ne sais rien des blasons et des rangs,
Je sais un peu du chêne et presque autant du hêtre,
Un savoir de bien peu mais qui suffit pour être.

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