mardi 6 novembre 2018

Les Cahiers d'Autrefois - Un texte d'autrefois.




Amour, mon bel Amour, n’irons-nous pas ensemble
Retrouver le soleil et l’ombre de l’été
Et le bord des ruisseaux où le feuillage tremble
Dans la brise d’un jour mille fois raconté ?

Où marchions tous deux quand la rose trémière
Comme les nymphéas, sentant le soir venir,
Semblaient sous nos regards s’ouvrir dans la lumière
Et dire notre émoi pour mieux le retenir ?

Amour, mon bel Amour, comme les beaux jours passent,
La neige est arrivée et le froid de l’hiver,
Nous sommes séparés, voici que l’an s’efface,
Nos ruisseaux ont gelé, nos chemins sont déserts.

Si le regard pouvait embrasser le printemps
Par-delà le ciel gris où rien ne se devine,
Nous nous retrouverions de lilas en glycines
A sourire à nouveau sur les chemins d’antan.

Mais comment donc savoir si la triste saison
Quand on ne se voit plus n’est pas celle qui dure ?
Je nous plains comme ceux que leur silence mure
Dans la peine sans fin de jours sans horizon.

Amour, mon bel Amour, comme les mots sont fades
De n’être que des mots que la plume murmure
Pour bercer un chagrin sans guérir la blessure
Qui nous rend maintenant les jardins si maussades.

                                               ***

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