jeudi 1 décembre 2016

L'Ambre et la Rose.






Dans un jardin abandonné
Pousse la rose de Décembre
Dont les beaux jours se sont fanés ;
Dans un jardin abandonné.

La rose de l’an terminé,
Ma pierre, ô fidèle, c’est l’ambre ;
Dans un jardin abandonné
Pousse la rose de Décembre.

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mardi 22 novembre 2016

A Deux Pas de la Préfecture.






« Solitude ton nom
Se grave en feuilles mortes
Au pied de chaque tronc
Et, mots d’une autre sorte,
En rides sur mon front.

Dos voûté de l’attente
A la fin d’un matin
Dont les heures sont lentes,
Ban public et jardin,
C’est peu ; je m’en contente. »

Je ne sais ton souci
Moi, le passant qui passe
Mais qui regarde aussi
Et ces paroles lasses
Que je te prête ainsi
Sont celles que m’assure,
Pour toi, mon intuition,
A deux pas de la préfecture
Où tant de déceptions
Et tant d’espoirs murmurent…                

             ***

lundi 21 novembre 2016

Les Arbres de Novembre.






La tempête de ce matin
Nous a volé toutes nos feuilles,
L’émeraude et l’or du jardin,
Et les rubis que l’on y cueille ;
Nous voici, pauvres, en hiver.
Un grand vent  nous fit cette injure ;
Nos bois ne se vendraient pas chers
Ayant perdu toute parure,
Toute couleur, toute beauté,
Toute ampleur et toute élégance.
Un grand vent nous a tout ôté,
Vestes, chapeaux, galons et ganses ;
Au gré du temps nous n’avons plus,
Solitaires dessous les nues,
Que la dentelle qui conclut
L’entrelacs de nos branches nues.

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mercredi 16 novembre 2016

L'Heure d'Hiver.






Le soir tombe à quatre heures trente
Et je vais fermer les volets,
Pauvre jour dont on se contente ;
Le soir tombe à quatre heures trente.

C’est l’ombre grise et l’heure absente,
La ville et le monde sont laids ;
Le soir tombe à quatre heures trente
Et je vais fermer les volets.

                               ***

mardi 15 novembre 2016

Grisaille.






Douce froidure grise
D’automnes citadins
Semblable à la douceur
Des froids matins d’église
Dont les notes sont sœurs
De leurs grisailles indécises
- En quel regret adamantin ? -,

Trottoirs pavés de feuilles mortes
Où l’asphalte humide entreluit
- Teintes de toutes sortes
Sur fond de nuit -,
Carrefour ballet d’essuie-glaces
Dans les voitures spectateurs,
Et la lumière lasse
Comme celui qui meurt...

Ce n’est rien d’autre qu’un matin
Et, comme il est de mise,
La douce froideur grise
De ces automnes citadins.

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