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jeudi 18 mars 2021

Vieux-Nice.

 

 


 

Dans les ruelles du Vieux-Nice

S’en reviennent tranquillement

Ces mots que je vais murmurant

Comme une chanson que l’on bisse.

 

Qui trouvera ces vers simplets

Et l’air un peu passé de mode ?

Les ombres, que le soleil brode

Au fil d’or, aiment ces couplets

Car ils sont nés dans la fournaise

D’un grenier, au bout de l’été,

Où quelque amour en liberté

Pouvait rêver tout à son aise.

 

Sur les pavés irréguliers

C’est bien l’été des retrouvailles

Où les façades emmuraillent

Dans les midis en pointillé

Le calme des fraîcheurs obscures.

 

Dans une cour, trois mots chantants

Et ce refrain en même temps

Entre fenêtres et toitures…

Un refrain cent fois répété

Dans la gaieté de l’aventure

Pour l’amour qui, je te l’assure,

Ne cesse jamais d’exister.

 

Sainte Reparate est si fraîche

Mais sombre aux yeux ensoleillés

Où le même sourire a brillé ;

Non, je ne crois pas que l’on pêche

En chantonnant parfois à deux…

 

Et dehors midi continue

A poursuivre l’ombre des rues

De son inextinguible feu.

 

                               ***       

mercredi 1 avril 2020

Fable de régime.




Il était une fois
Un petit matin paresseux,
A peu près comme vous et moi,
Et qui se disait : « Je me lève quand je veux
Car c’est mon choix. »
Il dormait donc jusqu’à midi,
Baillait en s’étirant vers les quatre heures
Et s’ennuyait l’après-midi
Puis vers vingt heures
Il regagnait son lit.
Donc ce petit matin,
-Je ne vise personne,
Mais je connais quelqu’un-
Ne faisait rien.
De plus, de nature gloutonne
Il mangeait bien ;
Cela comble l’ennui,
Cela passe le temps
Et puis
Ne rien faire et manger c’est très tentant ;
Écoutez ce qui suit.
Au bout de quelque mois
Notre petit matin
Avait pris tant de poids,
Tant de graisse, tant d’embonpoint
Qu’il n’avait plus le choix :
Il ne se levait plus, il ne le pouvait point.
En peu de temps notre petit matin,
L’astre autrefois
Le plus brillant et le plus fin
De ceux qu’au ciel ordinairement on voit,
Enfla tant qu’il changea de teint,
Pâlit, perdit tout son éclat
Et puis enfla, enfla encore
Pour finir en supernova
Pour un soleil on dit aussi : la mort.

Moralité :
Que cette leçon vous profite :
Vous avez vu les suites
De ces si bien nommées
Trop grasses-matinées !

                               ***        

mardi 31 mars 2020

Debout !




C’est la lumière du matin
Qui vous éveille et vous propose
Chaque jour un autre destin ;
C’est la lumière du matin.

L’antique « aurore aux doigts de rose »
Si chère aux grecs et aux latins
Qui vous éveille et vous propose
De vivre encore ou bien enfin
C’est la lumière du matin.

Et si nul vers ne vous atteint
Je vais vous le redire en prose ;
Il est temps, levez-vous afin
D’au moins commencer quelque chose
A la lumière du matin !

                               ***