C'est sa dernière nuit, le sapin s'illumine,
Son feuillage a l'odeur de mes Noëls anciens
-Combien sont-ils qu'à l'oubli je destine ?-
On le défait demain. Il n'en restera rien.
Un moment de douceur et de mélancolie
Dont je profite seul; je sais qu'il se fait tard
Mais demain changeant tout, veiller qui s'en soucie ?
Ce qui compte pour moi tient dans un seul regard:
Le cuivre ou le safran ou l'or des verreries,
Scintillants ornements d'un sapin défraichi,
Dernière enluminure -il en est enrichi-
D'un livre nommé Hier et Mille Fantaisies.
Une heure calme aux fantômes d'enfants
Devant d'autres sapins; belles images...
L'enfant qui rit et qui me dévisage,
Je le connais. Je le vis bien souvent.
La même joie est un peu notre mère;
Petit ami, viens me donner la main,
Admirons tous les deux notre sapin
Et, souriants, oublions l'éphémère.
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