mardi 3 janvier 2017

Voeux.






I.

Je vous souhaite un Nouvel An
Heureux, joyeux,
Époustouflant,
A deux, radieux
Sur tous les plans,
Goûteux, copieux
Et nonchalant.

II.

Je vous le souhaite insoucieux,
Étincelant,
Doux et soyeux,
Affriolant,
Moelleux, gracieux,
Désopilant
Et merveilleux !

III.

Plus beaucoup de nuits passionnées,
Autant d’aurores étonnées,
De joies et d’heureuses journées ;
En une ligne résumée :
Je vous souhaite « Bonne Année » !

                               ***

Prévisions.




Que donnera l’an qui commence ?
Cela me demeure caché ;
Maître d’Armes ? Maître de Danse ?
Quant à l’Amour où le chercher ?

Homme de Fer ? Homme de Paille ?
Gâteau de fête ou pain rassis,
Herbes folles, bonnes semailles,
Que nous amène cet an-ci ?

Qu’offrira cet an qui débute ?
Huche déserte, or à foison,
Grands succès ou grandes culbutes,
Une barrière, un horizon ?

Des pantoufles, des brodequins,
La table mise ou bien le jeûne,
Des bottes ou des escarpins,
Qu’apportera cet an si jeune ?

Un peu de tout, un peu de rien,
Le hasard à son habitude,
Tout comme l’a fait l’an ancien :
Nul besoin de plus ample étude.
                             
                      ***

lundi 2 janvier 2017

Janvier.






L’hiver a mis des coiffes blanches
Aux quatre tours des Ponts-Couverts
Et doublé d’hermine les branches
Des peupliers au vent offerts.

Il danse des flocons de neige
Sur le ciel de plomb des canaux,
Sur les pignons, sur les flèches, -que sais-je ?-
Avant de se noyer dans l’eau.

Et le cri rauque des mouettes
Dit le mauvais temps qui revient
A l’occident des girouettes
Sur la plaine où janvier se tient.

Des Faux-Remparts au Bain-aux-Plantes
Tout se dessine en noir et blanc
Et les vieilles pierres s’inventent
Les beaux atours d’un nouvel an.

                               ***

lundi 19 décembre 2016

Trois Invités.






Sur les sentiers brumeux des bois
Un tapis roux de feuilles mortes
Pour vous accueillir tous les trois :
L’Hiver à qui j’ouvre la porte,
Ton chien ensuite et toi.

La campagne devient silence,
L’après-midi touche à sa fin,
Je guette sur le seuil immense
De l’horizon du jour défunt
En espérant une présence,

En espérant un bruit de pas
Et dans l’ombre une silhouette ;
« Vent du Nord ici ou là-bas »
C’est ce que dit la girouette,
Pour ton chien, je ne l’entends pas.

Il fait bon chaud dans la cuisine,
La lumière brille au salon,
Dans la nuit rien ne se devine,
J’écoute en trouvant le temps long,
J’écoute et j’ai l’oreille fine…

Au fond d’un crépuscule froid
Je vous guette depuis ma porte
Pour vous accueillir tous les trois
Mais la lumière que je porte
N’éclaire mon seuil que pour toi.

                               ***

jeudi 1 décembre 2016

La Nuit d'Hiver.






Le soleil déclinant rouille les arbres
Du tronc à la dentelle des rameaux,
Sur les pavés polis comme du marbre
Les ombres s’allongent toujours plus tôt.

En ces roses légers, sous ce bleu pâle,
Le jour s’éteint au fond d’un ciel d’hiver,
Pignons et clochers noirs sur fond d’opale,
Sous le pont glisse un reflet qui se perd.

On croirait voir, peint sur la porcelaine,
Un crépuscule ancien et désuet,
Trésor acquis par quelque châtelaine
Pour l’admirer en ses salons muets.

Voici la nuit et le froid s’accentue ;
Comme je plains tous ceux qui resteront
Dehors au froid des nuits dont l’aube tue,
Ceux à qui nul ne dit : « viens, nous rentrons »…

                               ***

L'Ambre et la Rose.






Dans un jardin abandonné
Pousse la rose de Décembre
Dont les beaux jours se sont fanés ;
Dans un jardin abandonné.

La rose de l’an terminé,
Ma pierre, ô fidèle, c’est l’ambre ;
Dans un jardin abandonné
Pousse la rose de Décembre.

                               ***